Parce que les internes enchaînent les heures de travail et les gardes et que leur temps de travail légal de 48 heures/semaine est loin d’être respecté, l’InterSyndicale nationale des internes (Isni) a décidé de publier un clip choc sur ses réseaux sociaux. “Voici notre réalité. Confieriez-vous votre santé ou celle de vos proches à cet interne épuisé ?” dénonce le syndicat.
Un interne est ainsi filmé du début de sa journée à la fin de sa garde. Les heures passent, le futur médecin enchaîne les consultations, les dossiers, les pauses café… Il est même filmé en train de s’endormir en pleine consultation. C’est une patiente qui l’interpelle et le réveille en lui demandant s’il va bien. En fond sonore, le bruit incessant d’une horloge, rappelant le temps qui passe.
A la fin de la vidéo, l’interne, qui s’apprête à rentrer chez lui, est invectivé par un médecin, qui lui demande pourquoi il ne reste pas pour la visite et pourquoi il rentre chez lui. "Ça ne t'intéresse pas, c’est ça?” le questionne-t-il. Las, l’interne fait demi-tour et le suit. Plus tard, on le suit dans le bus en train de rentrer chez lui. Le carabin ne parvient pas à oublier le bruit du téléphone qui sonne en permanence dans sa tête.
“Lui, c’est Jules. Il travaille en moyenne 60 heures par semaine et enchaîne parfois avec 24 heures de garde. La crise sanitaire rallonge ses semaines déjà interminables”, peut-on lire en conclusion de la vidéo.
D’après une enquête publiée par l’Isni en mai 2020, les internes de sept spécialités - principalement de chirurgie - dépassent les 70 heures de travail par semaine. Dans 15 spécialités, les internes travaillent entre 58 et 70 heures. 16 spécialités, dont la médecine générale, se situent entre 48 et 58 heures par semaine. Au total, seules six spécialités entrent dans le cadre légal des 48 heures hebdomadaires.
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