Quatrième année d'internat de médecine générale : Braun fait une concession… mais "maintient la cible"
Après le passage en force du Gouvernement à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, les organisations étudiantes ont appelé à une nouvelle journée de manifestations, jeudi 17 novembre, pour protester contre l'instauration d'une quatrième année au DES de médecine générale à réaliser en priorité dans les zones sous-denses. Alors que le mouvement de contestation ne faiblit pas, le ministre de la Santé François Braun reste droit dans ses bottes : "sur la 4e année, nous discutons de la façon d'y arriver mais je maintiens la cible", a-t-il déclaré ce mardi 8 novembre lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Le ministre a toutefois fait une concession : "à titre exceptionnel", l'un des deux stages de cette année supplémentaire pourra être réalisé "en milieu hospitalier", stipule un amendement au PLFSS, en cours d'examen au Sénat, déposé par le Gouvernement. Les modalités seront définies par voie réglementaire. Alors que l'exécutif avait souhaité une année de formation réalisée exclusivement "en milieu ambulatoire", et en priorité dans les zones sous-denses, il ouvre donc une brèche, afin de tenir compte du "projet professionnel" des internes, précise l'exposé des motifs. Ce stage "pourra notamment être réalisé au sein des hôpitaux de proximité, des centres hospitaliers, des centres de lutte contre le cancer ou des soins de suite et de réadaptation", est-il ajouté. "L'objectif n'est pas que les hôpitaux accaparent ces internes", a insisté François Braun, mais de tenir compte des parcours de formation "très particuliers" : santé publique, recherches, etc. "Ça restera très exceptionnel, en fonction de l'avis du coordonnateur de la spécialité", a-t-il indiqué. "Je l'ai dit dès le départ, je veux que ce soit un exercice en ambulatoire, prioritairement en zone sous-dense, je ne change pas ma ligne." "On est quand même avec une spécialité qui est la plus tranversale possible mais avec le moins de temps de formation, ce n'est pas très logique", a-t-il justifié. "Depuis 2017, les représentants des étudiants nous disent tous qu'ils ont une formation qui est mal ficelée, incomplète, notamment en pédiatrie. Cette 4e année est d'abord une année de formation complémentaire en pédiatrie, gynécologie, gestion d'un cabinet…" La 4e année "va accélérer" l'installation Le ministre de la Santé a enfin balayé l'argument selon lequel l'allongement des études allait "retarder l'installation" des médecins. "Au contraire, cela va l'accélerer", a-t-il soutenu. "Actuellement on constate que très peu de médecins qui sortent de cette 3e année sont thésés et encore très peu s'installent directement, a-t-il souligné. Là, ils vont sortir avec une meilleure formation pour s'installer et en plus ils seront obligatoirement thésés." Quant à la rémunération de ces futurs "docteurs juniors" de médecine générale, François Braun a rappelé que cela faisait "partie des discussions que nous avons actuellement". "Nous avons nommé avec Sylvie Retailleau une mission avec des représentants de la médecine générale pour nous faire des propositions qui vont arriver pour la fin de l'année sur les différentes modalités." "Il ne faut pas non plus qu'il y ait de disparités non justifiées" entre spécialités, a relevé le ministre, répondant à l'objection soulevée par la conférence des doyens sur l'instauration d'un paiement à l'acte pour les seuls docteurs juniors de MG. "Il peut y avoir des justifications de part un exercice majoritairement ambulatoire, par un exercice dans des zones particulièrement sous denses", a-t-il toutefois nuancé. "En tout cas je serai attentif à ce qu'il y ait un respect de tous les internes dans ces discussions.
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