FMC : 10 points clésBPCO : l’enjeu du repérage
Les patients méconnaissent la maladie et ont tendance à banaliser les symptômes. Pourtant, quelques questions simples suffisent à évoquer le diagnostic.
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01Point formation n°1
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie chronique inflammatoire des bronches caractérisée par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes, entraînant une gêne respiratoire.
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Il s’agit d’une pathologie fréquente, puisque 5 à 10 % de la population des plus de 45 ans serait concernée, soit entre 2,5 et 3,5 millions de personnes. Cependant, une grande partie (entre 66 et 90 %, selon les estimations) ignore qu’elles en sont atteintes.
En outre, la maladie est à l’origine de 18 000 décès annuels. Il s’agit actuellement de la quatrième cause de mortalité dans le monde, avec une prévalence en augmentation qui pourrait l’élever au troisième rang d’ici à 2030. -
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Le tabac est le principal facteur de risque, à l’origine de 80 % des cas. Et du fait du développement du tabagisme féminin, la BPCO concerne aujourd’hui presque autant de femmes que d’hommes. Les autres facteurs incriminés sont la pollution de l’air (intérieur et extérieur), les expositions professionnelles ou domestiques à des poussières et des substances chimiques (silice, poussières de charbon, poussières végétales, moisissures), le tabagisme passif in utero, des infections des voies respiratoires inférieures fréquentes au cours de l’enfance, auxquels s’ajoute une composante génétique.
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Le principal symptôme est la dyspnée, mais elle est souvent tardive et sous-estimée. Chez un fumeur de plus de 40 ans, on recherchera une toux avec expectoration matinale, qui est d’abord intermittente puis devient chronique. Une dyspnée d’effort peut être observée. Des épisodes d’infections respiratoires basses répétées ou traînantes peuvent aussi être présents.
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Le diagnostic de BPCO est objectivé par l’association de symptômes respiratoires chroniques et d’un trouble ventilatoire obstructif non complètement réversible aux EFR réalisées à l’état stable : rapport du VEMS/CVF < 70 % après administration d’un bronchodilatateur.
Le bilan fonctionnel est souvent complété par un test de marche de six minutes et une gazométrie artérielle en air ambiant. La radiographie pulmonaire est réalisée pour identifier des lésions bronchopulmonaires évoquant une anomalie cardiaque, pulmonaire (emphysème) ou pleurale. -
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La sévérité de la BPCO est appréciée par le VEMS post-bronchodilatateur mais aussi par d’autres paramètres : l’intensité de la dyspnée, le nombre d’exacerbations, l’existence d’une dénutrition, les comorbidités associées (cardiovasculaire, cancer bronchique, anxiété-dépression…) et la capacité à l’exercice. Ces facteurs sont pris en compte au sein de scores composites, comme l’indice Bode (Body mass index [IMC], Obstruction [VEMS], Dyspnea [échelle mMRC], Exercice [test de marche de 6 minutes]).
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La prise en charge du patient est globale, intégrant l’arrêt du tabac, l’éviction des risques professionnels éventuels, le maintien d’une activité physique associée à un bon équilibre nutritionnel, les médicaments, la réadaptation respiratoire et la prévention vaccinale (Covid, grippe, pneumocoque).
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08Point formation n°8
Le traitement médicamenteux repose sur :
- les bronchodilatateurs inhalés (bêta-2- agonistes et anticholinergiques de courte ou de longue durée d’action, seuls ou associés) ;
- les associations fixes de bêta-2-agonistes de longue durée d’action et de corticostéroïdes inhalés chez les malades présentant des exacerbations fréquentes malgré un traitement bronchodilatateur régulier ;
- les associations fixes triples (bêta-2-agonistes de longue durée d’action + anticholinergiques de longue durée d’action + corticostéroïdes inhalés), chez les patients restant symptomatiques et/ ou ayant des exacerbations malgré une double thérapeutique inhalée. -
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Les mucomodificateurs et les traitements antitussifs n’ont aucun intérêt dans la prise en charge de la BPCO. La prescription de bêtabloquant cardiosélectif n’est plus contre-indiquée chez les malades porteurs de BPCO.
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En cas d’exacerbation, on recherchera des critères d’hospitalisation (signes de gravité clinique et/ou patient fragile) et la cause de cet épisode (infectieuse...). Le traitement fera appel aux bronchodilatateurs, ainsi qu’aux antibiotiques en cas d’infection. Des corticoïdes oraux peuvent être associés en cas de signe de gravité ou d’amélioration insuffisante au bout de quarante-huit heures ; ainsi qu’une oxygénothérapie, voire une assistance ventilatoire, si besoin.