FMC : 10 points clésRougeole
La rougeole est une affection virale très contagieuse, dont l’incidence augmente en France, malgré le vaccin.
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01Point formation n°1
La rougeole est une affection due à un virus à ARN de la famille des Paramyxoviridae, et du genre Morbillivirus. Cet agent infectieux siège au niveau de la cavité oropharyngée mais aussi au niveau des poumons.
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Au niveau épidémiologique, la circulation virale a repris très activement en France en 2018, avec 2 919 cas déclarés (foyers épidémiques principalement en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de Loire et Bretagne). Le plus souvent, cette virose touche les enfants (médiane de 14 ans). En 2018, environ 140 000 personnes sont décédées de la rougeole dans le monde.
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Cet agent infectieux est très contagieux. La contamination est aéroportée, mais il est possible de rencontrer des contaminations par le biais de matériel souillé. Dans l’air, le virus est actif durant deux heures, et les sujets infectés peuvent transmettre cette pathologie quatre jours avant que ne débute l’éruption cutanée, et quatre jours après.
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Certaines populations doivent être surveillées, car les conséquences d’une rougeole au niveau de la morbi-mortalité chez ces derniers peuvent être importantes : les très jeunes enfants (moins de 1 an), les patients ayant un déficit immunitaire, les femmes enceintes, et les sujets dénutris ou dans des situations de précarité.
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Au niveau clinique, après une phase d’incubation de dix à quatorze jours, on observe une période d’invasion. Cette dernière se caractérise par une hyperthermie (entre 39 et 40 °C), un catarrhe oculonasal, et parfois une toux sèche.
Un énanthème se développe secondairement (deux jours après le catarrhe). Dans ce cas, il existe un érythème buccal avec des petites macules de couleur blanche fugaces (le signe de Köplik).
L’exanthème survient par la suite (le plus souvent quinze jours après le contage). Il est morbilliforme, et survient au départ derrière les oreilles. En quatre jours, l’éruption gagne le cou, le thorax, l’abdomen, et les membres inférieurs.
La guérison est objectivée entre sept à dix jours après le début de la maladie.
À la suite de cette infection, le patient est immunisé à vie. -
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Les complications sont rares mais parfois mortelles. Il peut s’agir :
– de complications neurologiques (encéphalites et panencéphalites aiguës dans 1 cas pour 1 000 patients infectés pour chacune de ces pathologies) ;
– des complications pulmonaires (pneumopathies) dues au virus ou à une surinfection ;
– des complications ORL (laryngite, otite moyenne) qui surviennent les plus souvent à la suite d’une surinfection. -
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La confirmation du diagnostic repose sur la prescription d’une sérologie à la recherche des anticorps antirougeole à IgM et IgG. La positivité de cette sérologie est observée dès le troisième jour après le début de l’éruption. La PCR est utile chez les patients ayant une importante immunodépression, ou ceux travaillant dans des lieux où ils peuvent faire prendre des risques à d’autres personnes. La PCR est effectuée à la suite de prélèvements pharyngés, salive, urine, sérum. S’il existe une contamination, la réaction est positive dans les cinq jours après le début de l’exanthème.
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08Point formation n°8
Le traitement curatif repose sur l’administration d’antipyrétiques (paracétamol exclusivement) et une bonne hydratation des adultes et des jeunes enfants surtout.
En cas de surinfection, il est important de prescrire une antibiothérapie adaptée. -
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Pour éviter la contamination de l’entourage, le patient doit être isolé durant cinq jours après l’éruption (elle conditionne souvent le diagnostic). Il est également important d’identifier les personnes en contact avec le sujet contaminé. Ces personnes doivent être à jour de leur vaccination. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’effectuer la vaccination dans les trois jours après le contage (2 doses à un mois d’intervalle). Il est aussi possible d’administrer des Ig polyvalentes six jours après le contage.
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À titre préventif, un programme de vaccination (obligatoire pour les enfants, depuis le 1er janvier 2018) permet en deux injections d’être immunisé contre cette virose. Une seule injection ne donne une immunité que dans 85 % des cas.
L’enfant reçoit la première dose à 12 mois, et la seconde entre 16 et 18 mois.
Pour les adultes non vaccinés, un programme de vaccination en deux injections à un mois d’intervalle est possible.
L’Assurance maladie prend en charge à 100 % cette vaccination pour les enfants ayant entre 12 mois et 17 ans.
Références :
- Jeziorski E, et al. Maladies éruptives de l'enfant. Rev Prat 2013;63(8):1137-44.
- Nau JY. Rev Prat Med Gen 2017;31(981):374.
- Mokni M, et al. Dermatologie infectieuse. Éd. Elsevier Masson 2014.
Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.