Cancer de la thyroïde avancé ou métastatique avec altération de RET : le pralsetinib est une nouvelle option thérapeutique

24/08/2021 Par Pr Philippe Chanson
Cancérologie Endocrinologie-Métabolisme
Les anomalies moléculaires de l’oncogène RET représentent des cibles thérapeutiques intéressantes dans le cancer de la thyroïde. Une équipe internationale a cherché à évaluer l'innocuité et l'activité antitumorale du pralsetinib, un inhibiteur sélectif de RET, très puissant, chez des patients atteints de cancers de la thyroïde avec altération de RET.

L’étude ARROW était une étude ouverte de phase ½, réalisée dans 13 pays et qui a recruté des patients atteints de tumeurs thyroïdiennes localement avancées ou métastatiques présentant des anomalies de RET, dont des cancers médullaires de la thyroïde mutés RET et des cancers de la thyroïde avec fusion RET. Lors de la phase 2, les patients ont reçu 400 mg de pralsetinib par voie orale une fois par jour jusqu'à progression de la maladie, intolérance, retrait du consentement ou décision de l'investigateur. Les critères étaient le taux de réponse global (Response Evaluation Criteria in Solid Tumors version 1.1 ; examen central indépendant masqué) et la sécurité. La réponse tumorale a été évaluée chez les patients atteints d'un cancer médullaire de la thyroïde muté-RET qui avaient déjà reçu du cabozantinib ou du vandétanib, ou les deux, ou n'étaient pas éligibles pour le traitement standard, et les patients atteints d'un cancer de la thyroïde RET fusion-positif précédemment traité. Parmi les patients atteints d'une maladie mesurable à l'inclusion qui ont reçu du pralsetinib avant le 11 juillet 2019 (seuil de recrutement pour l'analyse d'efficacité), les taux de réponse globaux étaient de 15 (71 %) sur 21 (IC à 95 % 48-89) chez les patients avec un cancer médullaire de la thyroïde naïf de traitement RET-mutant et 33 (60 %) des 55 (46-73) chez les patients qui avaient déjà reçu du cabozantinib ou du vandétanib, ou les deux, et huit (89 %) des neuf (52-100) chez les patients avec un cancer de la thyroïde positif à la fusion RET (toutes les réponses sont confirmées pour chaque groupe). Les événements indésirables fréquents (≥ 10 %) de grade 3 et supérieurs liés au traitement chez les patients atteints d'un cancer de la thyroïde altéré par RET étaient l'hypertension (24 patients [17 %] sur 142), la neutropénie (19 [13 %]), la lymphopénie (17 [12 %]) et l’anémie (14 [10 %]). Des événements indésirables graves liés au traitement ont été rapportés chez 21 patients (15 %), dont le plus fréquent (≥ 2 %) était une pneumopathie (cinq patients [4 %]). Cinq patients [4%] ont arrêté en raison d'événements liés au traitement. Un patient (1 %) est décédé des suites d'un événement indésirable lié au traitement. En conclusion, le pralsetinib est une nouvelle option de traitement oral efficace, bien tolérée et à prise unique quotidienne pour les patients atteints d'un cancer de la thyroïde avec altération de RET.

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