Un meilleur respect de la prévention vaccinale permettrait d’éviter un nombre non négligeable de méningites.
Une enquête vient d’être conduite sur la période 2011-2013, à partir notamment de données fournies par l’observatoire des méningites bactériennes de l’enfant Gpip-Activ* du Val de Marne. Sur cette période, 136 méningites bactériennes ont été répertoriées. Mais, pour 36 d’entre elles, les données manquaient ou étaient ininterprétables. Sur les 100 cas restant (48 méningites à pneumocoques, 46 à méningocoques C, 4 à Hæmophilus B, 2 d’origine tuberculeuse), 48 étaient associées à un statut vaccinal incorrect (26 méningites à méningocoque C, 19 à pneumocoque, 3 à Hib). L’âge médian des enfants était de 3 ans. Trois de ces méningites ont malheureusement conduit au décès des enfants. L’analyse de ces 48 cas a révélé que 73 % de ces enfants n’avaient reçu aucune injection vaccinale (et 100 % des enfants ayant présenté une méningite C). Moins souvent, 15 % des cas, une injection vaccinale manquait (67 % des cas pour les méningites à Hib) ou le vaccin avait été effectué en retard (13 %). Dans 8 autres cas, les enfants ont développé une méningite (4 méningites à pneumocoques, 2 d’origine tuberculeuse, et 2 liées au méningocoque C), alors qu’ils avaient pourtant été correctement vaccinés. Et, dans les 44 derniers cas, les enfants ont développé une méningite (25 méningites à pneumocoques, 18 méningites à méningocoque C, 1 à Hib) alors qu’ils n’étaient du fait qu’ils étaient nés avant les recommandations conseillant le vaccin (plus de la moitié des cas pour le pneumocoque), ou qu’ils étaient trop jeunes pour recevoir la vaccination (100 % des cas pour les méningites C : 3 méningites avant 2 mois et 15 entre 2 et 12 mois). Au vu de ces chiffres, le Dr Jeanne Truong (Saint-Maur des Fossés, 94) a déploré la réticence à vacciner en France, et rappelé que les vaccinations contre le méningocoque C (1 injection à 5 puis 12 mois), le pneumocoque (vaccin à 13 valences à 2, 4, 11 mois), et le Hib (injections à 2, 4, 11 mois), sont pourtant recommandées ainsi que, chez les enfants à risque, le BCG. Les données de cet observatoire confirment aussi a posteriori l’intérêt d’avoir recommandé les vaccinations contre le pneumocoque et la méningite C chez tous les enfants et non (comme avant 2006 pour le pneumocoque et avant 2010 pour le méningocoque C), chez les seuls enfants à risque. La décision de vacciner plus précocement contre le méningocoque C (dès 5 mois et non plus comme avant 2017 après 12 mois) se voit également justifiée. Les années qui viennent permettront de déterminer si l’instauration de l’obligation vaccinale, début 2018, qui concerne les vaccins contre le Hib, le méningocoque C, le pneumocoque, a changé la donne. *Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la Société française de pédiatrie (Gpip). Association clinique et thérapeutique infantile du Val de Marne (Activ).
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