Diabète de type 2, avantages et inconvénients des nouvelles classes thérapeutiques

26/04/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Après échec de la metformine seule, on dispose en seconde ligne de plusieurs classes thérapeutiques efficaces dont les plus récentes sont les inhibiteurs du cotransport sodium-glucose 2 (SGLT-2), les agonistes du GLP-1 et les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP-4) qui ont toutes montré leur efficacité sur le contrôle glycémique et, pour certaines, en termes de sécurité, voire de bénéfice cardiovasculaire. Mais comment ces 3 classes thérapeutiques se comparent-elles en termes de réduction de la mortalité et des événements cardiovasculaires chez les patients diabétiques de type 2 ?

En l'absence d'un essai comparatif, une méta-analyse en réseau peut être utilisée pour estimer cet effet. Tous les essais cliniques randomisés incluant des diabétiques de type 2 pour lesquels les inhibiteurs du SGLT-2, les agonistes du GLP-1 et les inhibiteurs de DPP-4 ont été comparés entre eux à un placebo ou à l’absence de traitement, et suivis au moins 12 semaines, ont été inclus. Les inhibiteurs de SGLT-2 sont associés à une mortalité toutes causes significativement plus faible que les groupes témoins (différence de risque absolue [DR] = -1,0%, hazard ratio [HR]= 0,80 [IC 95% : 0,71 à 0,89] ; il en est de même pour les agonistes de GLP-1 (DR = - 0,6%, HR = 0,88 [0,81 à 0,94]). Les inhibiteurs de SGLT-2 sont associés à une mortalité plus faible que les inhibiteurs de DPP-4 (DR = -0,9%, HR = 0,78 [0,68 à 0,90]) ; il en est de même des agonistes de GLP-1 (DR = -0,5%; HR = 0,86 [0,77 à 0,96]). En revanche, ce n’est pas le cas des inhibiteurs de DPP-4 qui ne sont pas significativement associés à une réduction de la mortalité toutes causes confondues par rapport aux groupes témoins (DR = 0,1%, HR = 1,02 [0,94 à 1,11]). Les inhibiteurs de SGLT-2 sont significativement associés à une mortalité cardiovasculaire inférieure à celle des groupes témoins (DR = -0,8%, HR = 0,79 [0,69 à 0,91]) comme le sont les agonistes de GLP-1 (DR = -0,5%; HR = 0,85 [0,77 à 0,94] ). Les inhibiteurs du SGLT-2 sont significativement associés à des taux plus faibles de survenue d’insuffisance cardiaque (DR = -1,1%, HR = 0,62 [0,54 à 0,72]) et d’infarctus du myocarde (DR = -0,6%; HR = 0,86 [0,77 à 0,97]) par rapport aux groupes témoins. Comparés aux inhibiteurs du SGLT-2, les agonistes du GLP-1 sont associés à un risque supérieur d'effets indésirables entraînant l’arrêt du médicament (DR = 5,8%, HR = 1,80 [1,44 à 2,25]) ; il en est de même pour les inhibiteurs du DPP-4 (DR = 3,1%, HR =1,93 [1,59 à 2,35]). En conclusion, selon cette cette méta-analyse en réseau, l'utilisation des inhibiteurs de SGLT-2 ou des agonistes du GLP-1 est associée à une mortalité plus faible que l’utilisation des inhibiteurs de DPP-4, le placebo ou l’absence de traitement. L'utilisation d'inhibiteurs de DPP-4 n'est pas associée à une mortalité plus faible que sous placebo ou sans traitement. De plus, la tolérance des inhibiteurs de SGLT2, hélas non disponibles à l’heure actuelle en France (mais qu’on espère avoir rapidement à notre disposition), semble meilleure que celle des agonistes de GLP1 et des inhibiteurs de DPP4.

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Michel Lemariey-Barraud

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