Eradiquer l’hépatite C dès 2030, ça reste possible !

27/07/2020 Par Dr Alain Trébucq
Hépato-gastro-entérologie
Actuellement, 71 millions de personnes vivraient dans le monde avec le VHC et seraient donc susceptibles de développer une hépatite chronique C pouvant évoluer en cirrhose qui elle-même peut faire le lit d’un cancer du foie. Bien qu’un traitement antiviral permettant de guérir les patients infectés soit aujourd’hui disponible, l’épidémie continue de progresser dans le monde, avec une estimation de 1.75 million de nouvelles infections chaque année. La mobilisation reste donc nécessaire et c’est la raison pour laquelle ce 28 juillet a été décrété journée mondiale contre les hépatites.

C’est à cette occasion que le laboratoire Gilead Sciences a demandé au Boston Consulting Group (BCG) un travail sur ce défi mondial qu’est l’éradication de l’hépatite C. Publié à l’occasion de cette journée mondiale, ce rapport révèle que sur les 29 pays étudiés (les 27 d’Europe, le Canada et l’Australie), 40% n’ont toujours pas de plan national contre l’hépatite C devant permettre de coordonner tous les efforts. La France figure cependant parmi les bons élèves, avec 9 autres, car elle se situe sur la bonne trajectoire pour éliminer le virus de l’hépatite C (VHC) d’ici 2030, peut-être même avant. Pour cela, il faut poursuivre et même intensifier les actions de prévention et de dépistage, et renforcer l’accès aux traitements. En France, on estime qu’à ce jour, plus de 80 000 patients ont été guéris depuis 2014. Mais que 90 000 autres sont toujours non diagnostiqués ou non traités. Que faire pour améliorer la situation ? Le rapport du BCG présente six actions majeures à appliquer diversement d’un pays à l’autre en fonction des actions déjà mises en œuvre ou non :  

  1. Mettre en place un plan national solide avec des objectifs spécifiques à chaque pays,
  2. Allouer des ressources aux stratégies d’élimination mises en place et créer de nouveaux mécanismes de financement,
  3. Définir une stratégie de dépistage pour identifier les personnes non diagnostiquées,
  4. Décentraliser les tests et les parcours de soins pour s’assurer que toutes les personnes diagnostiquées sont traitées,
  5. Réduire les risques d’infections par injection de drogues pour prévenir les nouveaux cas, car l'injection de drogues est la principale source de nouvelles infections dans les pays à revenu élevé,
  6. Mesurer la fréquence de l’infection à VHC au moyen d'une base de données de prévalence normalisée et définir des objectifs basés sur les résultats pour évaluer les performances par rapport aux objectifs de l'OMS.

  Le rapport décrit le modèle de soins idéal avec l’importance de la simplicité et de la décentralisation, le lien fort à établir entre diagnostic et traitement, l’attention particulière à porter aux populations les plus vulnérables, l’accès aux équipements et aux traitements, la mise en place d’indicateurs de suivi et de succès de la stratégie déployée.  

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