Greffes rénales : une nouvelle campagne pour renforcer le don du vivant

15/10/2021 Par Marielle Ammouche
Chirurgie Santé publique
Dans un contexte d’augmentation des maladies rénales, l’Agence de la biomédecine veut augmenter le nombre de greffes de rein à partir d’un donneur vivant, une option qui présente les meilleures chances pour le patient. 

La maladie rénale chronique constitue un poids épidémiologique majeur. Elle touche près d’1 personne sur 10 en France, soit environ 5,7 millions de personnes. Et parmi ces personnes près de 92.000 sont à un stade avancé nécessitant un traitement de suppléance. Ces patients sont traités dans 55% des cas par dialyse ; les autres sont porteurs d’un greffon rénal fonctionnel. En outre, cette maladie est en augmentation ; en 2019, plus de 11.000 nouveaux patients ont été recensés. Pourtant, la greffe rénale constitue une très bonne option thérapeutique, permettant parfois au malade d’éviter la dialyse lorsqu’elle est pratiquée avant le stade d’insuffisance rénale terminale ; on parle alors de greffe préemptive. 

L’année 2020 a cependant été marquée, du fait de la crise, par une baisse notable du nombre de greffe rénales qui sont passées de 3643 dont 510 à partir d’un donneur vivant, en 2019, à 2595 dont 390 à partir d’un donneur vivant en 2020.  

Dans ce contexte, l’Agence de la biomédecine lance, du 18 octobre au 11 novembre, une nouvelle campagne de sensibilisation pour renforcer le don de rein à partir d’un donneur vivant, avec le slogan « Don de rein à un proche, la solution est en nous tous ». « La greffe rénale à partir de donneur vivant, quand elle est possible, est la meilleure option thérapeutique pour le malade en raison de ses excellents résultats. Les patients peuvent ainsi retrouver une meilleure qualité de vie, à la différence des contraintes et effets d’un traitement par dialyse », déclare l’Agence de la biomédecine. Les greffes rénales réalisées à partir de donneurs vivants permettent aux patients d’avoir une espérance de vie plus longue et un greffon qui fonctionne plus longtemps. En effet, en cas de donneur vivant, le prélèvement de l’organe se fait dans d’excellentes conditions, et le rein est transplanté immédiatement. Lorsque le donneur est un frère ou une soeur parfaitement compatible, cela permet d’alléger le traitement antirejet et d’espérer de meilleurs résultats à très long terme. En conséquence, environ 3/4 des greffons prélevés sur un donneur vivant sont encore fonctionnels 10 ans après la greffe. Les résultats sont plus mitigés quand il s’agit de donneurs décédés, puisque le taux moyen de survie du greffon est d’environ 2/3 au bout de 10 ans. 

La campagne insiste notamment sur la nécessité de parler de ce sujet complexe avec l’entourage du patient le plus tôt possible. « Le médecin de famille et le néphrologue ont également un rôle essentiel en parlant de cette alternative thérapeutique en consultation pour rassurer et informer le patient et son entourage », souligne l’agence de la biomédecine. Outre le fait d’être majeur et responsable, le donneur doit aussi entretenir une relation avec le receveur. Cela peut être un membre de la famille jusqu’aux cousins germains, mais également toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, ou bien d’un lien affectif étroit et stable avec la personne malade, là encore depuis deux ans minimum. 

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