Hépatites virales : nouvelles recommandations sur le traitement médicamenteux
Concernant l’hépatite C, son évolution a été révolutionnée par l’arrivée récente des traitements antiviraux à action direct. Ainsi, le traitement pangénotypique Epclusa/Maviret entraine une guérison virologique chez 98% des patients, avec une très bonne efficacité sur les complications hépatiques et extra-hépatiques. L’espoir est immense et bien réel : les experts tablent sur une élimination de la maladie à l’horizon 2025.
La situation n’est pas aussi optimale concernant l’hépatite B. En effet, "les traitements actuellement disponibles contre le VHB permettent une virosuppression, sans véritable guérison virologique", soulignent les auteurs des recommandations. Les indications dépendent de la phase de l’infection, comme cela est précisé dans le nouveau texte. En outre, "dans le cas particulier d’une femme enceinte avec forte charge virale (ADN VHB≥200 000 UI), sans indication préalable de traitement, il est recommandé de proposer un traitement par tenofovir au 3e trimestre de la grossesse, jusqu’à 12 semaines après l’accouchement afin de réduire le risque de transmission mère-enfant".
L’enjeu pour l’hépatite B réside donc encore dans le dépistage et la prévention par la vaccination. Les auteurs rappellent, en particulier, l’importance de dépister l’entourage des patients porteurs chroniques du VHB (partenaires sexuels, personnes partageant le foyer, enfants) et de leur proposer la vaccination si leur sérologie est négative.
Enfin l’hépatite D, qui ne s’observe que chez les patients infectés par le VHB, est "l’hépatite virale chronique qui a connu le moins d’évolutions thérapeutiques", soulignent les spécialistes. Elle entraine une maladie hépatique plus sévère et doit donc être "impérativement", dépistée devant tout AgHBs positif.
Le traitement n’est pas toujours efficace : seule la moitié des patients est éligible au traitement par interféron alpha pegylé. Et avec des résultats insuffisants : "la réponse virologique soutenue après un traitement d’au moins un an par interféron ne dépasse pas 30%", précisent les experts. Un espoir a été apporté récemment par l’introduction du bulevirtide ; "mais son efficacité au long terme reste mal connue", ajoutent les auteurs.
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