Les auteurs se sont basés sur deux enquêtes en population générale (Esteban 2014-2016 et le Baromètre de Santé publique France 2019), une enquête auprès d’un panel de médecins généralistes et le Système national des données de santé. Ainsi, en France métropolitaine, l’HTA concerne près de 30% des adultes, soit près de 17 millions de patients adultes. L’étude montre, en outre que, malgré cette fréquence et l’impact de la maladie sur les pathologies cardiovasculaires et la démence, sa prise en charge reste largement insuffisante. "La connaissance, le traitement et le contrôle de l’HTA restent sous-optimaux en France et n’ont connu aucune amélioration récente, certains indicateurs ayant même subi une dégradation", souligne SPF. Ainsi, seul 1 hypertendu sur 2 a connaissance de sa maladie. Et cela ne concerne pas uniquement les hypertendus de bas grade (PA inférieure à 160/100 mm Hg) car respectivement 43% et 35% des adultes hypertendus de grade 2 et de grade 3 ne se savent pas hypertendus. Concernant la prise en charge, les mesures hygiéno-diététiques font défaut, et moins de 1 patient sur 2 est traité pharmacologiquement. Parmi les patients traités, moins de la moitié apparait contrôlée, soit 1 hypertendu sur 4 au total. Impact de la crise surtout chez les femmes La crise du Covid semble avoir amplifier les difficultés car on observe une baisse de 11% des initiations de traitement antihypertenseurs en 2020 par rapport à la période 2017-2018. Une baisse plus marquée chez les femmes (-16%), et qui atteint même plus de 30% chez celles âgées de 75 à 84 ans. En outre, cette chute ne semble pas avoir été rattrapée en 2021, contrairement à ce qui a été observé chez les hommes. En parallèle, on a aussi constaté, pendant la crise, une baisse des visites médicales, que ce soit chez le cardiologue ou le généraliste. Ces résultats "soulignent la nécessite de renforcer l’information du public concernant la prévention cardiovasculaire et l’importance de ne pas renoncer à recourir aux soins de ville, notamment pour les femmes", précisent les auteurs. "Des politiques de santé en faveur de la prévention primaire de l’HTA, de son dépistage, et de sa prise en charge doivent être mises en place rapidement pour permettre, comme dans d’autres pays, une évolution favorable des indicateurs sur l’HTA et ses complications cardiovasculaires", concluent-ils.
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