Hypogonadisme : évaluation de la sécurité cardiovasculaire du traitement substitutif par la testostérone

08/08/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
La sécurité cardiovasculaire d’un traitement substitutif par la testostérone chez des hommes d'âge moyen et plus âgés présentant un hypogonadisme n'a pas été clairement déterminée.
 

Un essai de non-infériorité multicentrique, randomisé, en double aveugle, contrôlé versus placebo, a recruté 5246 hommes âgés de 45 à 80 ans qui avaient une maladie cardiovasculaire préexistante ou étaient à risque élevé de maladie cardiovasculaire et qui présentaient des symptômes d'hypogonadisme ainsi que des concentrations de testostérone inférieures à 3 ng/ml. Les patients ont été randomisés pour s’appliquer chaque jour un gel transdermique de testostérone à 1,62 % (la dose étant ajustée pour maintenir des concentrations de testostérone entre 3,50 et 7,50 ng/ml) ou un gel placebo. Le principal critère d'évaluation de l'innocuité cardiovasculaire était la première survenue d'une composante d'un critère composite type MACE de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non mortel ou d'accident vasculaire cérébral non mortel, évaluée dans une analyse du temps jusqu'à l'événement. Le critère d'évaluation cardiovasculaire secondaire était la première survenue de l'un des composants du critère composite de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde non mortel, d'accident vasculaire cérébral non mortel ou de revascularisation coronarienne. La non-infériorité nécessitait une limite supérieure inférieure à 1,5 pour l'intervalle de confiance à 95 % du rapport de risque chez les patients recevant au moins une dose de testostérone ou de placebo. La durée moyenne du traitement a été de 21,7 ± 14,1 mois et le suivi moyen de 33,0 ± 12,1 mois. Un événement cardiovasculaire primaire est survenu chez 182 patients (7,0 %) dans le groupe testostérone et chez 190 patients (7,3 %) dans le groupe placebo (risque relatif = 0,96 ; IC 95 %= 0,78 à 1,17 ; P < 0,001 pour la non-infériorité). Des résultats similaires ont été observés dans les analyses de sensibilité dans lesquelles les données sur les événements ont été censurées à divers moments après l'arrêt de la testostérone ou du placebo. L'incidence des événements du critère secondaire ou de chacun des événements du critère composite primaire cardiovasculaire était similaire dans les deux groupes. Une incidence plus élevée de fibrillation auriculaire, de lésions rénales aiguës et d'embolie pulmonaire a été observée dans le groupe testostérone. Chez les hommes atteints d'hypogonadisme et présentant un risque préexistant ou élevé de maladie cardiovasculaire, le traitement substitutif par la testostérone était non inférieur au placebo en ce qui concerne l'incidence des événements cardiaques indésirables majeurs.

Approuvez-vous la nomination du Dr Yannick Neuder à la Santé ?

Michel Rivoal

Michel Rivoal

Non

Disons que j'ai plutôt une réserve. Ce qui me gène n'est pas qu'il soit médecin ou pas et cardiologue ou pas et hospitalier ou p... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
13
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6