Le feuilleton continue. Après le retrait de l’étude du Lancet à propos de l'étude controversée sur l’hydroxychloroquine et la parution de plusieurs essais ne prouvant pas son efficacité dans le traitement des patients Covid, une nouvelle étude française mise en ligne le 20 juin relance les débats. D’après cette dernière, effectuée à partir de l’analyse des dossiers de médicaux de 4.642 patients hospitalisés dans l’un des 39 hôpitaux de l’AP-HP entre le 1er février et le 6 avril, “des taux de sortie d'hospitalisation significativement plus élevés ont été observés chez les patients traités par hydroxychloroquine”.
Même si elle n’est pas encore publiée, cette étude conclut que le taux de patients ayant regagné leur domicile 28 jours après le début du traitement est supérieur de 11 points à ceux qui n'ont pas reçu ce médicament, soit une augmentation relative de 25%, précise l'étude.
Selon l’une de ses auteurs, ce résultat, qui n'avait pas été mis en évidence dans les précédents travaux de recherche sur l'hydroxychloroquine, "mérite d'être répliqué dans d'autres études de grande ampleur" pour être confirmé.
Absence d'efficacité pour réduire la mortalité
En revanche, l’étude conclut à une “absence de différence statistiquement significative pour la mortalité à 28 jours” entre les patients ayant reçu de l'hydroxychloroquine et le groupe contrôle, "après prise en compte des facteurs de confusion". Quant à ceux ayant reçu...
l'antibiotique azithromycine en plus de l'hydroxychloroquine, l'étude n'observe aucune différence sur le taux de sortie d'hospitalisation et "un possible excès de risque de mortalité". ;
Dans cette étude, les patients ayant reçu un autre médicament actuellement testé contre le coronavirus, comme l'antiviral remdesivir ou les immuno-suppresseurs tocilizumab et sarilumab ont été exclus. Les résultats ont été corrigés statistiquement pour tenir compte des "facteurs de confusion", et notamment la différence de composition des trois groupes.
"Concernant les données de notre étude, on peut ainsi constater que les patients sous hydroxychloroquine ou hydroxychloroquine/azithromycine présentaient des taux d'obésité, de diabète et tabagisme (facteurs de mauvais pronostic) plus élevés de l'ordre de 5% à 15%, mais qu'ils étaient également beaucoup plus jeunes que les patients non traités par hydroxychloroquine (de l'ordre de 6 à 8 ans plus jeunes), ce qui peut également grandement influer sur les résultats puisque la mortalité de l'infection au coronavirus est d'autant plus importante que l'âge est élevé", explique Émilie Sbidian, auteure. "Il est donc très important de ne pas s'arrêter aux résultats bruts pour juger de l'efficacité ou inefficacité" du traitement, ajoute la chercheuse, dermatologue à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil.
[avec AFP]
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