Un chirurgien peut-il être suffisamment distrait le jour de son anniversaire pour avoir des résultats dégradés par rapport à ceux des autres jours de l’année ? C’est à cette question originale que répond une étude observationnelle rétrospective menée à partir de données extraites de la base américaine Medicare et publiée dans le BMJ. Ce sont 980.876 interventions non programmées qui ont été suivies, réalisées par 47.489 chirurgiens. Parmi ces interventions, 2.064 (soit 0.2%) ont été réalisées par un chirurgien le jour de son anniversaire. Les patients concernés par ces 2.064 interventions ne différaient pas des autres patients, y compris en termes de sévérité de leur pathologie. La mortalité ajustée à 30 jours des patients ayant leur intervention le jour de l’anniversaire du chirurgien était de 6.9% (145 / 2064) alors qu’elle était de 5.6% en moyenne pour l’ensemble des autres interventions (différence ajustée de 1.3% ; IC 95 % = 0.1 à 2.5%, P = 0.03). Ces résultats suggèrent qu’un chirurgien se laisse plus facilement distraire le jour de son anniversaire et qu’à tout prendre, mieux vaudrait qu’il s’abstienne d’opérer ce jour-là ! Car comme il s’agissait d’interventions non programmées, la décision appartient difficilement au patient !
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