Pas de lien évident entre tabac et augmentation du cancer pulmonaire chez les femmes jeunes
Plusieurs données ayant déjà mis en évidence une incidence plus élevée du cancer pulmonaire chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes aux Etats-Unis, des auteurs américains ont cherché à analyser raisons susceptibles d’expliquer ce phénomène, ainsi que les liens avec le tabagisme.
Pour cela, ils ont analysé les taux d’incidence de ce cancer survenu chez les hommes et les femmes de 30 à 54 ans, entre 1995 et 2014, en fonction du sexe, de l’âge, de l’origine ethnique, ainsi que les données de prévalence du tabagisme entre 1970 et 2016. Ils ont alors observé que, au cours des deux dernières décennies, l’incidence du cancer pulmonaire avait baissé à la fois chez les hommes et les femmes de 30 à 54 ans, mais que cette réduction était plus importante dans la population masculine. Chez les femmes blanches nées à partir de 1965, et les hispaniques, l’incidence a même dépassé celle des hommes. En revanche la prévalence du tabagisme chez ces femmes se rapprochait, mais sans la dépasser de celle observée chez les hommes. Pour les auteurs, cette étude confirme donc le fait que l’incidence du cancer pulmonaire chez les femmes a dépassé celle des hommes. Mais cette évolution ne peut pas être complètement expliquée par le nombre de fumeuses. Les scientifiques émettent des hypothèses. Peut-être que la diminution de l'exposition à l'amiante, un autre responsable du cancer du poumon, a davantage bénéficié aux hommes, plus souvent exposés. Il est également possible que la différence soit liée aux sous-catégories de cancers du poumon frappant plus les femmes. Mais d'autres raisons évoquées sont rejetées. Par exemple, une hypothèse controversée suggérant qu'à un niveau d'exposition identique, les femmes seraient plus susceptibles de développer un cancer, n'a jamais été confirmée scientifiquement. Le tabagisme passif n'est pas non plus plus fort chez les femmes que chez les hommes. Et les fumeuses ne fument pas plus de cigarettes par jour que les fumeurs, c'est même l'inverse. Elles consomment aussi beaucoup moins de cigares ou de tabac à chiquer que les hommes. Pour les auteurs de l'étude, les enseignements sont néanmoins très importants. D'abord car elle confirme que les campagnes de prévention du tabagisme doivent s'intensifier en direction des jeunes femmes. Ensuite car elle appelle à des travaux supplémentaires pour comprendre la raison pour laquelle les jeunes femmes sont plus exposées au cancer du poumon que les jeunes hommes.
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