Toutes les rivières apparaissent contaminées par des résidus de médicaments, avec des niveaux qui sont potentiellement dangereux dans ¼ des cas. C’est ce qui ressort d’une vaste étude, qui, pour la première fois, a analysé dans le monde entier la pollution médicamenteuse des rivières. Cette étude internationale dirigée par l’Université d’York (Royaume-Uni), et à laquelle a participé l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) et plus de 80 instituts de recherche, a ainsi étudié 258 rivières dans une centaine de pays sur les cinq continents.
"L’étude a inclus de grands fleuves tels que l’Amazone, le Mississipi, ou le Mékong avec des sites d’échantillonnages dans des régions où les médicaments modernes ne sont pas utilisés (comme un village Yanomami au Venezuela) et dans les villes parmi les plus peuplées de la planète comme New-York ou Delhi." 61 substances médicamenteuses ont été analysées, dont des antibiotiques, des analgésiques, des anti-inflammatoires, des antihistaminiques, des antidiabétiques, des antidépresseurs, ou encore des stimulants (comme la caféine). Au total, 1052 échantillons ont été prélevés et analysés par un même laboratoire.
Les résultats montrent que les sites les plus contaminés se situent dans les pays à faible revenu, et avec peu ou pas de système de traitement des eaux usées domestiques ou issues des industries pharmaceutiques. C’est le cas notamment en Amérique du Sud, en Afrique subsaharienne et dans certaines parties de l’Asie du Sud, où les concentrations cumulées sont particulièrement élevées. Dans ¼ des sites, une concentration en contaminants potentiellement dangereuse pour l’environnement a été observée. Cela concernait surtout deux antibiotiques (le sulfamethoxazole et la ciprofloxacine), un antihistaminique (la loratadine) et un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension (le propranolol).
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