Snus, snuf, sachets de nicotine : alerte sur les nouveaux produits du tabac à sucer
Du fait d’une promotion sur les médias et les réseaux sociaux, on a récemment vu se développer, avec une popularité croissante le « snus », principalement auprès des jeunes. Il s’agit en fait de sachets de nicotine, fortement dosés, et qui entrainent donc un risque majeur de dépendance. Le Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) tire la sonnette d’alarme sur cette consommation dangereuse et sur les pratiques douteuses voire illégales des industriels dans ce domaine. Ces derniers alimentent en effet la confusion sur ces produits. Car le snus, ou snuf, est en réalité un sachet de tabac. Conçu et commercialisé en Suède, il est interdit en France, comme dans le reste de l’Union Européenne depuis 1992, même si on le retrouve parfois – mais de façon marginale – sur internet. Ses risques sont les mêmes que ceux du tabac. Le snus est à différencier des sachets de nicotine, qui ne contiennent pas de tabac, mais une poudre blanche à base de nicotine. Ce sont ces sachets qui sont autorisés en France, contrairement au snus. Et depuis quelques mois, on les retrouve dans les débits de tabac et en ligne, sous la qualification trompeuse de « snus / snuf ». Un vide juridique sur les produits de la nicotine Ces 2 types de produits peuvent facilement se confondre car ils se présentent tous deux en sachets à sucer, à placer entre la gencive et la lèvre. Ils existent tous deux, aussi, en un large éventail d’arômes. D’où la confusion, qui est d’ailleurs largement entretenue par les industriels qui profitent d’un vide juridique sur ces produits. En effet, aucune information sur les sachets de nicotine n’est à déposer auprès de l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses), comme c’est l’obligation pour les produits du tabac et du vapotage avant leur commercialisation. Une porte d’entrée dans l’addiction Or la dangerosité de ces sachets de nicotine est bien présente. Ainsi, ils sont fortement dosés : jusqu’à 20 mg selon certaines marques contre 1 à 3 mg pour une cigarette classique. « Cette caractéristique signifie une entrée très rapide dans la dépendance, surtout chez les jeunes qui sont la cible principale du marketing de ce produit à travers les nombreux arômes disponibles » souligne le CNCT. En outre, s’ils ne contiennent pas de tabac, on retrouve fréquemment dans les sachets de nicotine des nitrosamines spécifiques du tabac, dont « certaines sont cancérigènes (NNN, NNK) » précise le CNCT. « En d’autres termes, ces produits sont très addictifs et leur innocuité n’est pas établie » résume l’association. En conséquence, depuis quelques années, du fait du déclin de la cigarette classique, les industriels du tabac profitent de ces nouveaux produits, « sans fumée », susceptibles de séduire les jeunes. Les sachets de nicotine sont ainsi souvent présentés comme des « snus » ou des snus sans tabac ». C’est cette même stratégie de la confusion qui est aussi entretenue par les industriels pour les cigarettes électroniques et le tabac chauffé. « Ces deux produits sont souvent confondus par le grand public, les médias voire les décideurs, explique ainsi le CNCT. Cette confusion est délibérément recherchée et entretenue par les fabricants notamment Philip Morris qui commercialise actuellement ces deux produits sous la même dénomination d’« alternatives sans combustion » ». Les produits du vapotage sont ainsi utilisés comme « brise-glace pour la promotion illicite du tabac chauffé ». Pour le Pr Yves Martinet, président du CNCT, « l’industrie du tabac et de la nicotine développe de nouveaux produits pour multiplier les portes d’entrées dans l’addiction à la nicotine. Cette stratégie lui permet d’attirer de nouveaux consommateurs, notamment parmi les jeunes particulièrement ciblés par les actions marketing ». Le spécialiste souhaite, de façon urgente une meilleure réglementation de l’ensemble de ces nouveaux produits de la nicotine sous peine de voir s’éloigner l’objectif d’une génération sans tabac d’ici 2032 dans le pays.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus