Une étude réalisée, en partenariat par les laboratoires MSD, par le Dr Laurent Guilleminault, pneumologue au CHU de Toulouse, révèle que la prévalence annuelle autodéclarée de la toux chronique (toux quotidienne depuis au moins 8 semaines) est de 4,8 % chez les adultes. Les données ont été recueillies en ligne entre décembre 2019 et mars 2020 chez 15 152 adultes participant à la National Health and Wellness Survey, une enquête sur le bien-être et la santé menée dans 12 régions du monde. Les participants avaient en moyenne 48,8 ans et étaient représentatifs de la population française. Les 730 sujets ayant déclaré avoir eu une toux chronique au cours des 12 derniers mois avaient le même âge, en moyenne, que les autres sujets (48,2 ans), mais étaient (ce qui était attendu) plus souvent fumeurs (41 %) ou anciens fumeurs (26 %). Une toux chronique concernait ainsi 5,9 % des fumeurs et ex-fumeurs contre 3,6 % des sujets n’ayant jamais fumé (p < 0,01). La prévalence de la toux chronique était équivalente dans les 2 sexes (5,1 % chez les femmes et 4,6 % chez les hommes, p = 0,18). Mais, les 18-29 ans ou les plus de 65 ans étaient un peu plus atteints (respectivement 5,9 % et 5,1 %) que les tranches d’âge intermédiaire (4,2 % pour les 30-49 ans, 4,6 % pour les 50-64 ans) (p < 0,01). Sept pour cent des sujets se plaignant de toux ont rapporté une BPCO, 16 % un asthme « ce qui est très supérieur à ce que l’on observe dans la population générale française, le pourcentage tournant plutôt autour de 6 % selon les dernières études », 20 % un reflux gastro-œsophagien, 22 % une insomnie et 28 % des allergies. « La plus grande fréquence de la toux chez les jeunes est peut-être due à l’asthme, tandis que les comorbidités respiratoires, digestives, cardiaques pourraient jouer un rôle chez les plus âgés », a considéré le Dr Guilleminault. Un déficit de prise en charge, en particulier chez les hommes La majorité des tousseurs chroniques (59 %) n’avaient pas été diagnostiqués par un professionnel de santé, et parmi les 41 % chez lesquels la toux avait été reconnue par un médecin, seuls 28 % avaient reçu un traitement ciblé sur celle-ci. « Ce chiffre, qui semble extrêmement faible, peut être expliqué par le fait qu’actuellement, il n’existe pas beaucoup de molécules indiquées pour traiter la toux chronique. Cependant, on peut aussi se poser la question du non diagnostic de certaines pathologies. Et, il est donc probable qu’il faudrait améliorer le parcours de soins chez ces patients », a estimé le Dr Guilleminault. « Inciter les hommes à consulter pourrait représenter un objectif important, car leur toux a été deux fois moins souvent diagnostiquée que celle des femmes » (27,7 % versus 51,9 %, p < 0,01). Même si ce n’était pas significatif statistiquement, des petites disparités ont aussi été observées entre les régions françaises avec une prévalence un peu plus importante à Paris et en Île-de-France (5,9 %) et plus basse dans le Sud-Ouest (3,9 %). « De tels écarts ont été relevés, a fait remarquer le Dr Guilleminault, au niveau mondial, les prévalences étant très faibles au Japon et en Afrique, mais plus élevées aux États-Unis, au Canada, en Angleterre. Pollution, surpoids ont été évoqués, mais pour l’instant on n’a pas de données probantes pour expliquer ces différences. »
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