Vaccins Covid et risque de Guillain-Barré : données rassurantes pour les rappels
Les auteurs se sont penchés sur cette question car le syndrome de Guillain-Barré (SGB) a été évoqué comme pouvant être associé à la vaccination contre le Covid. Pour y voir plus clair, ces chercheurs français du groupement d’intérêt scientifique (GIS) ANSM-CNAM EPI-Phare ont mené une étude à partir des données du système national des données de Santé (SNDS) chaînées aux données des systèmes nationaux d’information sur la vaccination contre le Covid-19 et aux tests de dépistage du Sars-CoV-2. L’objectif était de quantifier le risque de SGB associé à l’administration des quatre principaux vaccins, les adénoviraux de Oxford-AstraZeneca et de Janssen, et ceux à ARNm de Pfizer-BioNTech et de Moderna.
Ainsi, entre le 27 décembre 2020 et le 20 mai 2022, 2 229 cas de SGB hospitalisés ont été comptabilisés chez des personnes de 12 ans et plus. Il s’agissait plus fréquemment d’hommes (60% des cas), avec un âge médian de 57 ans.
Les scientifiques ont alors mis en évidence une augmentation de l’incidence du SGB dans les 42 jours suivant la vaccination par un vaccin à adénovirus, d’un facteur 2,5 après une première dose du vaccin d’AstraZeneca, et d’un facteur 2,4 après la dose unique de vaccin de Janssen ; avec un pic d'incidence entre 15 et 28 jours. Cela correspondait à un surrisque estimé à environ 6 cas par million de personnes vaccinées (6,5 cas pour le vaccin d’AstraZeneca, et 5,7 cas pour celui de Janssen).
Concernant les vaccins à ARNm, l’étude n’a mis en évidence aucune augmentation significative du risque, en dehors de la catégorie des personnes de 12 à 49 ans exposées à une deuxième dose du vaccin de Moderna (IR, 2,6).
En outre, les doses de rappel n’étaient associées à aucune augmentation d’incidence du SGB.
En dehors de la vaccination, les auteurs ont aussi trouvé un lien entre SGB et une infection par le Sars-CoV-2. Ainsi, le risque était multiplié par 3,8 dans les 42 jours suivant après un test positif, et de 7,9 après une hospitalisation pour Covid-19 ; mais aussi par 1,8 après une infection respiratoire, et par 4,2 après une infection gastro-intestinale.
Pour les auteurs de cette étude, "ces résultats sont rassurants quant à l’utilisation actuelle de vaccins à ARNm pour les rappels de vaccination".
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?