Varicelle/zona : de nouvelles recos pour la femme enceinte et le nouveau-né
La Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) vient d’actualiser ses recommandations concernant l’infection par le virus varicelle-zona (VZV) chez la femme enceinte et le nouveau-né.
Ces recommandations ont été présentées lors du congrès Paris Santé femme, organisé par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français qui s’est déroulé du 12 au 14 juin dernier. Ce texte est important du fait que ce virus "expose l'enfant à naître à trois risques : le syndrome de varicelle congénitale, la varicelle potentiellement grave et le zona", précise le texte. La séroprévalence du VZV dans la population adulte dépasserait 95% en France. Cependant, l’incidence de la varicelle chez la femme enceinte n’est pas négligeable, étant estimée entre 0,5–1,2 cas pour 1000 grossesses.
Concernant le risque pendant la grossesse, la première étape est de connaitre le statut immunitaire de la femme enceinte vis-à-vis du VZV. Ainsi, sont considérées comme immunisées : les femmes immunocompétentes ayant des antécédents cliniques de varicelle/ zona, ou une vaccination complète contre la varicelle (2 doses), ou un antécédent d’immunoglobulines (Ig) G anti-VZV positives. A savoir, la vaccination contre la varicelle est contre-indiquée pendant la grossesse du fait que les 2 vaccins disponibles en France (Varilrix de GSK, et Varivax de Sanofi Pasteur MSD) sont des vaccins vivants atténués. En revanche, elle reste importante en cas de désir de grossesse chez les femmes non immunisées.
En cas de contage pendant la grossesse chez une femme non immunisée, la prise en charge préventive consiste en l’administration d’Ig anti-VZV à la dose de 0,5 à 1ml (12,5-25 UI)/kg, le plus précocement possible. Ce traitement réduit l’incidence de la varicelle clinique de 40 à 50 % et protège du risque de varicelle grave maternelle. Il réduit aussi le risque de passage transplacentaire du VZV de plus de 90%.
Le principal changement par rapport à la précédente édition des recommandations, qui datait de 1998, est la modification du délai pour l’administration de ces Ig. Ainsi, désormais, ce délai a été prolongé à 10 jours, au lieu de 3 précédemment. Ce qui laisse le temps de réaliser la sérologie pour vérifier le statut immunitaire anti VZV de la femme et de pratiquer le traitement si la mère se révèle non immunisée.
Lorsque le délai depuis le contage se situe entre 10 à 14 jours, on préconise l’administration de valaciclovir oral à la dose de 1g trois fois par jour pendant 7 jours.
En cas de varicelle chez la femme enceinte, le traitement de la mère est basé sur les antiviraux. Concernant l’enfant, le risque est considéré comme maximal entre sept jours avant et sept jours après la naissance car l’infection peut entraîner une varicelle néonatale grave. Ceci justifie donc l'administration d'Ig anti-VZV au nouveau-né le plus tôt possible après la naissance et jusqu’à 7 jours de vie à la dose de 1 ml (25UI)/kg. Le délai pour l’administration des Ig est étendu à 21 jours avant l'accouchement pour les nourrissons nés avant 28 semaines d'aménorrhée ou pesant moins de 1 000g à la naissance. En outre, il n’y a pas de séparation mère/enfant ; mais l’allaitement est contre-indiqué.
Références :
Charlier C. et al. Prevention and management of VZV infection during pregnancy and the perinatal period, Infectious Diseases Now, Volume 54, Issue 4, 2024, 104857, ISSN 2666-9919.https://doi.org/10.1016/j.idnow.2024.104857
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