Zika : les complications neurologiques touchent 1 enfant sur 10

15/03/2018 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

Le risque de complications neurologiques graves des nourrissons liées à l’infection de la maman par le virus Zika a été estimé à 7% globalement, rapporte une étude de l’Inserm. Ces données sont issues de l’analyse d’une cohorte de femmes enceintes exposées au virus Zika dans les Territoires français d'Amérique, mise en place par l’Inserm durant l’épidémie, dans le cadre du programme européen ZIKAlliance. Les travaux, qui viennent d’être publiés dans The New England Journal of Medicine, portent sur les femmes de la cohorte qui ont présenté une infection à virus Zika confirmée biologiquement entre mars 2016 et novembre 2016. Elles ont alors été suivies tous les mois jusqu'au terme de leur grossesse. Toutes les complications et traitements reçus ont été consignés et si une anomalie fœtale était détectée lors d'une échographie, un examen supplémentaire du fœtus par imagerie par résonance magnétique était réalisé.

Les auteurs ont ainsi pu estimer à 7% le taux d'anomalies neurologiques congénitales observées chez les fœtus et nouveau-nés issus de cette cohorte, "ce qui est beaucoup plus faible que ce qui a été initialement observé au Brésil, et proche de ce qui a été observé dans le registre américain", précise l’Inserm. Mais l’étude met surtout en évidence l’augmentation du risque lorsque l'infection survient au cours du premier trimestre de grossesse, avec un taux qui s’élève alors à 12, 7%, contre 3,6% au cours du 2ème trimestre de grossesse, et 5,3% au cours du 3ème trimestre. De même, le pourcentage de microcéphalies graves est de 1,6% globalement, mais de 3,7% lorsque la mère est infectée au cours du 1er trimestre de grossesse (0,8% au 2ème trimestre, et nul au 3ème trimestre). "Ces résultats sont les premiers issus des analyses de cette cohorte car les bébés sont encore très jeunes mais le suivi de l’ensemble des enfants sera indispensable pour identifier d’éventuelles complications plus tardives", explique Bruno Hoen (Inserm, CHU de la Guadeloupe) et investigateur principal de l’étude. "Même si ces taux de complications sont faibles par rapport à d’autres infections virales chez la femme enceinte, ils restent préoccupants car en phase épidémique le virus Zika peut contaminer plus de 50% d’une population", commente Arnaud Fontanet (Institut Pasteur), co-investigateur de l’étude.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
71 débatteurs en ligne71 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17