Le risque de complications neurologiques graves des nourrissons liées à l’infection de la maman par le virus Zika a été estimé à 7% globalement, rapporte une étude de l’Inserm. Ces données sont issues de l’analyse d’une cohorte de femmes enceintes exposées au virus Zika dans les Territoires français d'Amérique, mise en place par l’Inserm durant l’épidémie, dans le cadre du programme européen ZIKAlliance. Les travaux, qui viennent d’être publiés dans The New England Journal of Medicine, portent sur les femmes de la cohorte qui ont présenté une infection à virus Zika confirmée biologiquement entre mars 2016 et novembre 2016. Elles ont alors été suivies tous les mois jusqu'au terme de leur grossesse. Toutes les complications et traitements reçus ont été consignés et si une anomalie fœtale était détectée lors d'une échographie, un examen supplémentaire du fœtus par imagerie par résonance magnétique était réalisé.
Les auteurs ont ainsi pu estimer à 7% le taux d'anomalies neurologiques congénitales observées chez les fœtus et nouveau-nés issus de cette cohorte, "ce qui est beaucoup plus faible que ce qui a été initialement observé au Brésil, et proche de ce qui a été observé dans le registre américain", précise l’Inserm. Mais l’étude met surtout en évidence l’augmentation du risque lorsque l'infection survient au cours du premier trimestre de grossesse, avec un taux qui s’élève alors à 12, 7%, contre 3,6% au cours du 2ème trimestre de grossesse, et 5,3% au cours du 3ème trimestre. De même, le pourcentage de microcéphalies graves est de 1,6% globalement, mais de 3,7% lorsque la mère est infectée au cours du 1er trimestre de grossesse (0,8% au 2ème trimestre, et nul au 3ème trimestre). "Ces résultats sont les premiers issus des analyses de cette cohorte car les bébés sont encore très jeunes mais le suivi de l’ensemble des enfants sera indispensable pour identifier d’éventuelles complications plus tardives", explique Bruno Hoen (Inserm, CHU de la Guadeloupe) et investigateur principal de l’étude. "Même si ces taux de complications sont faibles par rapport à d’autres infections virales chez la femme enceinte, ils restent préoccupants car en phase épidémique le virus Zika peut contaminer plus de 50% d’une population", commente Arnaud Fontanet (Institut Pasteur), co-investigateur de l’étude.
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