Suicide : les hospitalisations chez les jeunes femmes en forte hausse
L'Observatoire national du suicide, qui dépend de la Drees, publie ce mardi 25 février son sixième rapport. Il révèle notamment une forte hausse des hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les adolescentes et les jeunes femmes.
En 2022, le taux de suicide en France a atteint 13,3 décès pour 100 000 habitants, soit 9 200 décès par suicide, un niveau trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (20,8, contre 6,3 pour 100 000). C'est ce qui ressort du sixième rapport de l'Observatoire national du suicide (ONS), publié ce mardi 25 février 2025.
Ce document révèle, par ailleurs, que le nombre d'hospitalisations pour gestes auto-infligés (GAI), qui tient compte des tentatives de suicide et automutilations non suicidaires, est globalement stable. Mais ces hospitalisations sont en augmentation depuis 2016 chez les adolescentes et les femmes de moins de 25 ans. Cette hausse s'est accélérée "à partir de 2020 et persiste au-delà de la période post-Covid", indique ce rapport, de plus de 270 pages. En effet, environ 516 femmes de 15 à 19 ans sur 100 000 ont été hospitalisées en 2023 pour GAI, contre 333 pour 100 000 en 2025.
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Ce chiffre "illustre de façon particulièrement inquiétante la situation d’une partie de la jeunesse, signalée dans de nombreux pays occidentaux et asiatiques", écrivent les auteurs du rapport.
"Les hospitalisations pour GAI ont, en revanche, nettement reculé chez les femmes de 30 à 69 ans et chez les hommes de 30 à 59 ans", indique le rapport. Ainsi, le second pic d’hospitalisations, observé chez les femmes autour de la cinquantaine dans les années 2010, disparaît, "impliquant une transformation profonde du rapport entre âge et GAI : les inégalités entre femmes et hommes, de ce point de vue, se sont considérablement réduites entre 35 et 70 ans, tandis que, parmi les femmes, l’écart s’est accru considérablement entre les moins de 25 ans et leurs aînées", détaille le document.
Toutefois, la baisse de ces hospitalisations ne s’est pas accompagnée d’une baisse du taux de suicide à ces âges. "Ce paradoxe illustre les limites d’une prévention du suicide qui serait basée uniquement sur la prévention des tentatives de suicide", analyse le rapport.
Un risque de décès par suicide plus élevé chez les personnes plus âgées
Les auteurs du rapport notent également que, si le suicide constitue la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, c'est aussi dans cette tranche d'âge que le taux de suicide est le moins élevé (2,7 pour 100 000 chez les moins de 25 ans, contre 13,3 pour l'ensemble de la population). "Les jeunes femmes demeurent la population où le taux de suicide est le plus faible, quoiqu'il ait augmenté de près de 40% entre 2020 et 2022", indique le communiqué, accompagnant la publication de ce sixième rapport.
Le risque de décès par suicide reste, malgré tout, "beaucoup plus élevé chez les personnes plus âgées, femmes comme hommes", souligne ce même document. "Le taux de suicide des personnes de 85-94 ans est de 35,2 pour 100 000", soit "près du triple du taux mesuré pour l'ensemble de la population", peut-on lire. "A cet âge, les hommes font face à un risque huit fois plus élevé que les femmes et 25 fois plus important que les hommes de moins de 25 ans. De plus, leur taux de suicide augmente nettement entre 2021 et 2022, passant 77 et 86 suicides pour 100 000 habitants."
Références :
Sixième rapport de l'Observatoire national du suicide, Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), 25 février 2025.
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