Cancer du pancréas : un lien avec l’exposition aux pesticides identifié en France
Une étude française suggère que le soufre, le glyphosate et le mancozeb pourraient être incriminés.
La survenue des adenocarcinomes du pancréas a doublé chez les hommes, et même triplé chez les femmes, sur une trentaine d’années : une tendance plus élevée que dans certains pays européens. Une telle dynamique interroge sur l’origine environnementale de la maladie. Parmi les hypothèses, la question du rôle des pesticides se pose.
Dans ce contexte, l’étude écoPestipac a cherché à établir la cartographie des cas en France. Pour cela, elle a divisé le territoire en 5 529 unités, sur lesquelles la prévalence de la maladie a été estimée. Ces chiffres ont par ailleurs été rapprochés des chiffres de vente, sur 10 ans, des pesticides, en prenant en compte l’ensemble de ces produits, mais aussi les 5 pesticides les plus fréquents, ainsi que les 5 plus dangereux, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce travail a alors permis d’identifier trois zones où les chiffres d’incidence du cancer pancréatique étaient plus élevés que la moyenne nationale : l’Ile-de-France, le centre de la France et le bassin méditerranéen. Les zones les plus exposées aux pesticides étaient les zones viticoles et agricoles. Le fait que certaines zones de surincidence n’étaient pas toutes des zones de surexposition aux pesticides rappelle qu’il existe d’autres facteurs de risque de développement tumoral (résidus de pesticides dans l’alimentation par exemple).
Le taux global d’exposition ainsi que les expositions au soufre, au glyphosate et au mancozeb augmentaient significativement le risque de cancer du pancréas de 0,9 à 1,4%. L’intervalle de confiance était très étroit et l’effet dose était linéaire, ce qui suggère que ces résultats sont très robustes. Si les auteurs n’ont pas étudié l’effet cocktail, il apparaît tout de même que l’association entre quantité de pesticide et survenue du cancer du pancréas existe. Ces données doivent aujourd’hui faire l’objet d’études permettant d’en établir les mécanismes.
Au sommaire :
- Maladie de Crohn, cancer du pancréas... Ce qu'il faut retenir des dernières Journées francophones d'hépato-gastroentérologie
- Des recommandations françaises dans la maladie de Crohn
- MASH, VHB : quelle est la valeur pronostique de la régression de l’atteinte hépatique ?
- Troubles fonctionnels intestinaux : la place des probiotiques et des approches non médicamenteuses précisée
- Maladie cœliaque : 4 cas sur 5 sont atypiques ou frustres
Références :
Sources : Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive (JFHOD, 14 -17 mars, Palais des congrès de Paris). D’après la communication de Mathias Brugel (Reims) au cours de la plénière scientifique du samedi 16 mars 2024.
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