
Insuffisance cardiaque : le passage hôpital-ville, un moment crucial
Un programme intensif d’éducation thérapeutique du patient en sortie d’hospitalisation après un épisode d’insuffisance cardiaque aiguë permet d’améliorer la qualité de vie.

Sur les 180 000 patients hospitalisés chaque année pour un épisode d’insuffisance cardiaque aiguë, 21% sont réhospitalisés à un an. Plusieurs programmes de soins de transition hôpital-ville ont été mis en place, parmi lesquels EduStra-HF (Stratégie d’éducation thérapeutique intensive pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque aiguë), qui ajoute aux soins habituels (évaluation, rencontre avec une infirmière d’éducation thérapeutique (ETP), consultation du cardiologue et du médecin généraliste), un suivi renforcé : six appels téléphoniques, deux visites à domicile, envoi de SMS et deux visites du cardiologue.
Une étude randomisée contrôlée menée auprès de 297 patients en réadaptation cardiaque ou en retour direct à domicile, dont 64% d’hommes d’âge moyen 72,4 ans, a comparé ces deux approches.
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Langard Francois
Oui
Il y a eu des publications sur EGORA de l'effet "domino" :dans un cabinet de groupe le dernier médecin a rester fini par partir n... Lire plus
Amélioration de la qualité de vie
Aucune différence n’a été observée sur la réhospitalisation pour insuffisance cardiaque aiguë à un an (34,6% dans le groupe contrôle vs 33,3% dans le groupe «intervention») ni sur la mortalité toute cause (16,3% vs 16%). En revanche, EduStra-HF «a amélioré la qualité de vie (+28 points au KCCQ score), la connaissance de la maladie (+24 points), l’impact social (+17 points) et le bien-être mental (+5 points au SF-12 score)», a rapporté Stéphanie Jullien, infirmière d’ETP, membre de Resicard (Réseau d’insuffisance cardiaque).
Le déploiement de tels programmes serait donc bénéfique, avec une progression du taux de prescription selon les recommandations européennes, à savoir l’introduction rapide et conjointe des «quatre fantastiques» : bêtabloquants, inhibiteurs du système rénine-angiotensine, inhibiteurs des minéralocorticoïdes et SGLT2-i.
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Références :
D’après la présentation de Stéphanie Jullien (Paris) lors de la session « Actualité sur les grandes études cliniques » aux Journées européennes de la Société française de cardiologie (JESFC, Paris, du 15 au 17 janvier 2025)
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