Il était déjà mort depuis quatre jours. Dimanche 4 février, le corps d'un sexagénaire a été retrouvé dans son appartement parisien. Faute de médecin, il n'a pu être évacué le jour-même. Il a fallu attendre lundi 5 février, en soirée, pour que la dépouille puisse être déplacée, après la venue d'un professionnel de santé.
Une situation "ubuesque" pour les voisins. Interrogée par Le Parisien, l'une des résidentes de l'immeuble où a été retrouvée le corps assure que "l'odeur devenait de plus en plus insoutenable et continuait de se répandre sur les six étages". En effet, le décès de l'homme a été constaté dimanche 4 février par des pompiers, alertés par le voisinage. Ce dernier était toutefois déjà mort depuis au moins quatre jours à la suite d'un malaise dans ses toilettes.
En plus des pompiers, la police municipale et celle nationale se sont rendues dans l'immeuble. Mais sans médecin généraliste pour constater le décès, la dépouille n'a pas pu été levée ni bâchée avant le lundi 5 février. "Le corps a dû rester là à se putréfier à côté de ses toilettes pendant près d’une semaine. C’est absolument indigne, que ce soit pour la personne décédée ou pour ceux qui ont dû subir", s'est indignée l'une des résidentes de l'immeuble.
"Mettre en place un tour de garde des médecins retraités"
Si cette situation est dramatique, elle n'est pourtant pas une exception. Contacté par nos confrères du Parisien, l'Ordre des médecins affirme que celle-ci illustre même parfaitement une problématique de plus en plus fréquente à Paris. "Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Paris est bel et bien un désert médical, ce qui pose un souci évident d’effectif de médecins généralistes disponibles pour se déplacer et constater un décès. Et c’est d’autant plus vrai lors des permanences de soin du week-end et du soir", a indiqué le Dr Jean-Jacques Avrane, président de l’Ordre des médecins de Paris.
Depuis près de six mois, l'Ordre travaille donc avec "la procureure de la République pour essayer de mettre en place un tour de garde de médecins retraités qui pourraient faire les constats de décès durant la PDSA", a précisé le Dr Avrane, cité par BFM TV. Une quarantaine de médecins se sont déjà portés volontaires pour participer à ce dispositif, et seules des démarches administratives restent à conclure.
[avec Le Parisien et BFM TV]
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