Faut-il revoir les conditions d'accès au secteur 2? La question ne manquera pas de se poser lors des prochaines négociations conventionnelles, qui devraient s'ouvrir à la rentrée. Lors d'une réunion préparatoire qui s'est tenue la semaine dernière, la Cnam a présenté les derniers chiffres clés. "La part des médecins spécialistes en secteur 2 augmente constamment depuis 20 ans", constate ainsi la caisse dans le document de présentation qu'Egora a pu consulter. Elle est passée de 37% en 2000 à 51% en 2021.
Le gros du bataillon des quelque 28.000 spécialistes en S2, adhérents ou non à l'Optam, est constitué par les chirurgiens, les psychiatres (plus de la moitié sont toutefois en secteur 1), les ophtalmologistes, les anesthésistes et les gynécologues-obstétriciens. A l'inverse, la part des médecins généralistes en secteur 2 a diminué sur la période, passant de 14% en 2000 à 5% en 2021. Ils ne sont plus que 2.800.
Indicateur clé, le taux de dépassement total des médecins a connu un rebond en 2021, s'établissant à 47.9%, contre 46.5% en 2020. Un effet volume lié à la perte puis à la reprise d'activités de la crise sanitaire? Pas seulement, pour le Dr Patrick Gasser, président d'AvenirSpé, qui pointe un "essoufflement" de l'Optam. "Ça a fonctionné au départ et on voit maintenant une remontée des dépassements d'honoraires." Sur les 14.975 adhérents en 2021 (52% des médecins éligibles), 67% des signataires d'un contrat Optam respectent strictement les taux d'engagement ; c'est le cas de seulement 43% des signataires de l'Optam-CO (chirurgiens, gynéco-obstétriciens).
Si l'on attend encore la lettre de cadrage de la nouvelle ministre de la Santé, la Cnam tâte le terrain sur ces questions. Tout en se gardant de trop dévoiler son jeu, le président d'AvenirSpé juge indispensable de revoir les conditions de l'Optam. Entre l'inflation et le nécessaire développement du travail aidé, Patrick Gasser voudrait permettre à "tous les médecins" de pratiquer des dépassements d'honoraires, dans un "cadre régulé".
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