La pénurie de médecins "est un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays", a reconnu Emmanuel Macron sur France Bleu Pays d’Auvergne, ce mercredi 8 décembre. Le président de la République a réagi à la situation critique des hôpitaux publics et plus globalement au manque de médecins, notamment sur certains territoires ruraux. "On manque de médecins depuis un bon moment parce qu'il y a eu ce fameux numerus clausus. Donc, pour répondre à cette situation, on a rouvert des postes depuis 2018 et cela, de plus en plus", a déclaré le chef de l'Etat. Seulement il faut 10 ans pour former un médecin, "donc entre temps, on est en train de s'organiser avec une série de mesures très incitatives" pour attirer les médecins "que ce soit à l'hôpital, dans les services d'urgences et en ville".
"Qu'est ce qui s'est passé dans nos hôpitaux publics ? Beaucoup de médecins sont partis. Des médecins ont quitté l'hôpital et reviennent travailler à des tarifs journaliers qui correspondent au salaire mensuel de certains", a ajouté le chef de l'État en déplacement dans l'Allier. "Il est juste et sain d'avoir pris la décision de mettre un plafond à la rémunération de ces intérimaires, parfois de certains professionnels de santé, qui ont décidé de nous faire payer très cher le fait qu'ils s'étaient mis en retrait. Donc ça, c'est normal et il faut continuer. Vous avez des déficits hospitaliers qui étaient entièrement dus à ces rémunérations", a affirmé le président de la République. "Vous ne pouvez pas faire tenir un collectif de santé, quand vous avez des anesthésistes qui travaillent pour 3 000 euros le mois et qui ont des collègues qui ont démissionné quelques mois plus tôt qui n’acceptent de revenir travailler pour 1 000 euros par jour". Emmanuel Macron est revenu sur le Ségur de la santé qui est un investissement "massif dans notre hôpital". "On a réaugmenté les salaires, ce qui est un élément attractif pour garder ceux qui sont là, et inciter d'autres à venir ou revenir." "Notre stratégie, c'est d'abord de réinvestir partout où il le faut dans les équipements, les bâtiments et ensuite de pouvoir rouvrir les postes manquants pour ne pas dépendre uniquement des intérimaires." "On ne laissera pas des déserts médicaux supplémentaires se faire. La mobilisation là-dessus est complète", a rassuré le chef de l'État. Toutefois Emmanuel Macron a indiqué que les mesures coercitives...
ne seraient pas au programme. "Aujourd'hui, on n'en est pas là parce que c'est très difficile de forcer une profession libérale à s'installer quelque part" a soutenu le Président. Mais, il a reconnu que "rien ne doit être tabou, compte tenu de la déprise qu'il y a dans certains territoires où nos compatriotes n'ont parfois plus accès à certains spécialistes". "On a développé avec les collectivités des maisons de santé. On les a doublés. Derrière, on a créé des mécanismes pour inciter en particulier des jeunes professionnels à s'y installer en leur disant si vous vous mettez ensemble, on vous paye un secrétaire ou un secrétaire administratif, des aides, des soutiens qui vous délestent soit de certaines tâches médicales qui ne sont pas celles d'un médecin, soit de tâches administratives qui viennent alourdir votre temps" a listé Emmanuel Macron. Il faut aussi "des possibilités d'emploi pour le conjoint ou la conjointe et être sûr qu'il y a des classes pour les enfants".
La désertification médicale est "un sujet clé". Dans les quatre-cinq prochaines années, "il va falloir qu'on soit très innovants, très volontaristes", a conclu le Président. [Avec Francetvinfo.fr]
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