Dépenses de santé 2020 : un coup de frein historique

16/09/2021 Par Pauline Machard
Economie
A peine 0,4%, c’est le pourcentage de progression de la consommation de soins et de biens médicaux en 2020, par rapport à 2019. C’est la plus faible augmentation depuis 1950. En cause : la diminution de l’activité de certains secteurs durant le premier confinement.  

En 2020, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a été évaluée, à titre provisoire, à 209,2 milliards d’euros (la dépense moyenne par habitant s’élèverait à 3.109 euros). Soit un chiffre en hausse de 0,4% en valeur par rapport à l’année précédente, 2019, livre un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publié mercredi 15 septembre.  

C’est “la plus faible progression jamais observée”, depuis 1950, commente la Drees. 1950 étant la “première année disponible des comptes de la santé”. Malgré le “quoiqu’il en coûte”, la France aurait donc dépensé à peine plus pour se soigner en 2020 qu’en 2019. Pour rappel, la progression était de +2% en 2019 et de +1,5% en 2018.  

La raison de cette chute historique : le premier confinement, entre le 17 mars et le 11 mai 2020. Dans ce contexte, de nombreux secteurs ont subi une importante diminution de leur activité. La consommation de soins a ainsi diminué chez les dentistes (-8,9%), les médecins et sages-femmes (-4,8%), mais aussi pour les transports sanitaires (-9,4%) et les auxiliaires médicaux (-11,9%), à l’exception des infirmières - leur activité ayant été “peu touchée par les restrictions sanitaires” (+7,2%).  

-4,2% de consommation de soins en médecine générale 

Dans le détail, concernant les médecins, les soins de médecine générale ont été “globalement en baisse” pendant les deux vagues épidémiques de 2020. Selon la Drees, la consommation de soins de médecine générale a diminué de 4,2% en valeur l’année dernière. Le service statistique note néanmoins que les restrictions de déplacement ont “favorisé le recours à la téléconsultation, auparavant marginal” : il représente 4,1% de leur dépense remboursable en 2020. Quant aux spécialistes en ville, la chute de la consommation de soins est encore plus marquée : -5,6% en valeur.  

En revanche, une accélération des dépenses à l’hôpital est notable (+3,7%). Celle-ci est portée par les “surcoûts” dus au Covid et surtout par les primes, heures supplémentaires et hausses de salaires dans les établissements publics. Les laboratoires d’analyses biologiques ont eux vu leurs dépenses bondir (+37,4%) du fait de dépistage massif par tests PCR à partir de l’été 2020. 

[Avec AFP] 

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
72 débatteurs en ligne72 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17