“L’action”, “l’innovation” et “la recherche”. Tels ont été les maîtres-mots du président des Républicains (LR), Christian Jacob, lors de cette 12ème et dernière convention thématique consacrée, mardi 9 juin, à la “refondation” du système de santé français, mis à rude épreuve depuis le début de l’épidémie de Covid-19, au printemps dernier. Étaient présents notamment, le Pr Philippe Juvin, le Dr Jean-Paul Ortiz, mais aussi le Dr Jean-Paul Door. Déplorant “l'incapacité” de l’Etat à “réagir avec efficacité”, il a, dans un livret contenant les pistes de LR, indiqué que cette crise “interroge l'État dans sa mission régalienne de protection de la population”. “Si la fixation des orientations stratégiques en santé doit être laissée à l'Etat, il faut inverser la logique de fonctionnement du système, partir des besoins de la population et faire confiance aux collectivités territoriales”, qui se sont révélées “utiles” et “réactives” pendant l’épidémie, a-t-il estimé.
@ChJacob77 : « Notre système de santé doit reposer sur la prévention, l'innovation, la réactivité... : tout ce qui nous a manqué durant cette crise.» #ConvLR
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Ainsi, le parti suggère, à un an de la présidentielle, de “mettre fin à l’émiettement” en réunissant les 32 agences et opérateurs en une “agence sanitaire nationale”, ainsi qu’une loi de programmation sanitaire à cinq ans, votée par le Parlement. “Nous souhaitons que les présidents de région puissent prendre la présidence de l’ARS en lien avec le préfet”, a ajouté le Pr Philippe Juvin, chef des urgences à l’hôpital Pompidou, défendant une stratégie de “territorialisation”. Autre élément fort de son programme : la débureaucratisation des hôpitaux en redonnant “l'autonomie aux chefs de service” notamment dans le cadre du recrutement de personnel, mais aussi désengorger les urgences en renforçant le lien avec les libéraux à travers la généralisation du dispositif SAS, l’hospitalisation directe par un médecin libéral ou encore “la pratique à l’hôpital d’une journée par semaine des médecins libéraux volontaires”. LR entend également mettre en place une “véritable politique nationale de prévention”, estimée à 3% des dépenses de santé....
Cela comprend notamment “des visites régulières à différents âges de la vie”. Vers une hausse du C ? Nerf de la guerre, les déserts médicaux font eux aussi partie des priorités du parti de Christian Jacob. Les Républicains veulent lutter contre cette désertification médicale en “développant les maisons de santé, la télémédecine, en incitant les étudiants dès leurs premières années d’études, et les médecins libéraux à s’installer dans des zones sous-dotées”. Cela passe notamment par une “exonération fiscale” pour toute installation de cabinet dans ces zones. LR plaide également pour la création de “centres ambulatoires universitaires” qui puissent recevoir des étudiants en médecine. Le parti évoque aussi la nécessité d’“augmenter significativement le nombre de professionnels de santé formés en fixant des objectifs de formation adaptés aux besoins de chaque région et en augmentant la capacité d’accueil des organismes de formation”.
“Il faut que l’état investisse sur la médecine de ville”, a soutenu le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Pour cela, le parti souhaite augmenter la valeur du C en médecine générale “de 25 à 35 ou 40 euros”, mais aussi augmenter “les rémunérations des infirmiers” à hauteur de “300 euros mensuels net” en vue de coller à la moyenne des pays de l’OCDE, ainsi que “les tarifs des actes médicaux des infirmiers libéraux de 15%”. Quel plan de financement ? Plusieurs pistes d’économies ont été évoquées par le parti de droite : carte vitale biométrique, suspension des prestations sociales pour les fraudeurs, remplacement de l’AME par une Aide médicale d’urgence. Autre point qui a suscité des réflexions au regard de la crise sanitaire : le renforcement de la souveraineté de la France en matière de santé, alors que, selon Christian Jacob, “la France a été dépendante” lors de l’épidémie, sur les masques, les tests, etc. A ce sujet, les Républicains veulent créer un fonds souverain pour “soutenir la recherche et l’innovation en santé”, et, entre autres, “relocaliser en France la production des médicaments d’intérêt stratégique”. Tirant les leçons de l’épidémie, le parti a évoqué l'importance de la mise en place de “plans d’urgence et de réserves stratégiques”, ainsi que la nécessité “d’agir au niveau européen” au travers d’une réserve sanitaire européenne, et grâce à une “autorité européenne” qui serait chargée de coordonner la réponse des Etats membres en cas de nouvelle crise sanitaire. [avec AFP]
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