Que reste-t-il du CHU, créé par les ordonnances Debré en 1958? Pour les auteurs de cette tribune, "le navire amiral de notre système de santé prend l'eau". "Tous les dix ans, on fête son anniversaire en lançant à chaque fois de nouveaux signaux de détresse sans que les ministères de tutelle – Enseignement supérieur, Recherche et Innovation, Santé et Solidarités – ne s’en préoccupent", déplorent-ils. En 2018, la Cour des comptes avait pourtant sonné l'alarme, déplorant un "essoufflement" du modèle hospitalo-universitaire se traduisant par une perte d'attractivité du statut de PU-PH. "L’attractivité des carrières hospitalo-universitaires est en chute libre, de nombreux professeurs de médecine quittent leur emploi pour exercer dans le secteur libéral, renchérissent les auteurs. Plus grave, le vivier se tarit car la carrière hospitalo-universitaire ne fait plus rêver. Les grands perdants sont les étudiants, qui dénoncent à juste titre les carences de leur encadrement dans leurs stages hospitaliers."
Et ce ne sont pas les mesures décidées dans le cadre du Ségur de la santé qui vont "redresser la barre", jugent les présidents et directeurs. "L’une d’entre elles promet de regonfler les effectifs de seulement 250 emplois sur cinq ans, soit un peu plus d’un emploi par CHU et par an, au moment où on installe, non sans difficulté, une réforme des études de santé qui promet d’augmenter les flux d’étudiants et les charges d’enseignement." Dernière manifestation de la "désuniversitarisation" des CHU, conséquence d'une vision managériale et de la focalisation sur la seule mission de soin, au détriment de la recherche et de l'enseignement : la loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, récemment promulguée, "écarte l’avis de l’université dans la nomination des chefs de service des CHU sans réflexion sur la stratégie de recherche ou de formation", dénoncent les auteurs de la tribune. Trois scenarios sont désormais possibles, alertent-ils : "le statut quo, aboutissant à la mort annoncée du modèle français du CHU", un "divorce assumé entre hôpital et université" qui serait "une régression" ou bien un "sursaut courageux, replaçant l’université et les facultés de santé au centre du dispositif, comme dans tous les pays ayant une ambition dans le domaine". [avec lemonde.fr]
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