L’objectif de 20 millions de primo-vaccinés au 15 mai est difficilement tenable, selon Doctolib

07/05/2021 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Alors que le chef de l’Etat a avancé la vaccination contre le Covid des plus de 50 ans à lundi 10 mai, et levé la limite d’âge pour les rendez-vous qui n’auraient pas trouvé preneur 24 heures avant, la plateforme Doctolib se prépare à monter en puissance. Pour le cofondateur de la plateforme néanmoins, il faudra faire plus pour tenir le cap des 20 millions de primo-vaccinés au 15 mai.

  Est-ce que l’on atteindra 20 millions de primo-vaccinés au 15 mai, comme le souhaite le Gouvernement? “Selon les trajectoires actuelles, non”, a affirmé Stanislas Niox-Chateau, directeur général de Doctolib, lors d’un point presse organisé ce jeudi 6 mai. “Ça dépendra de la vaccination durant les jours fériés, le week-end, de l’adhésion à AstraZeneca, de l’ouverture de plus de créneaux par les centres”, a-t-il ajouté. “Pour être à 20 millions, il faudra faire des journées à plus de 600.000-650.000 injections”, ce qui, précise le patron de la plateforme, devrait être difficilement atteignable, le record, établi vendredi 30 avril ne s’élevant qu’à 541.000. A ce jour, indique la plateforme, “25% de la population française est vaccinée, soit environ 17 millions de personnes” et “deux-tiers des plus de 60 ans sont vaccinés à date”. Trois territoires font figure de bons élèves avec “une meilleure couverture vaccinale” : la Corse, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine “qui ont reçu plus de doses proportionnellement à leur population”, celle-ci étant plus âgée, a expliqué son cofondateur. Si la plateforme a enregistré une “augmentation forte” de la prise de rendez-vous cette semaine, avec “autour de 2 millions de Français qui ont pris leurs deux rendez-vous” durant cette période, Stanislas Niox-Chateau a indiqué que les prévisions de Doctolib “d’avoir 50% des Français vaccinés au 29 juin” allaient “probablement” être décalées de “quelques jours”. Ce dernier a ainsi accueilli comme “une bonne nouvelle” l’avancée de la vaccination des plus de 50 ans à lundi 10 mai, - au lieu du 15 mai, ainsi que la levée, dès le 12 mai, de la limite d’âge pour les rendez-vous qui n’ont pas trouvé preneur 24 heures avant.

Pour répondre à cette nouvelle frange de la population éligible, le leader français du marché a annoncé la mise en place sur sa plateforme d’une fonctionnalité pour tous les Français adultes qui voudraient “prendre un rendez-vous pour les moins de 24 heures”. Selon son directeur général, ces rendez-vous de dernière minute devraient représenter quelques milliers d’injections seulement. A ce jour, il dénombre en effet “à peu près 20.000 rendez-vous pris d’un jour sur l’autre” sur la plateforme, avec “une cinquantaine de centres qui ont de la disponibilité sous 24 heures”. La prise de rendez-vous “de dernière minute” sera possible à partir de mercredi 12 mai. Les plus de 50 ans, qui pourront se faire vacciner dès lundi 10 mai, peuvent quant à eux prendre rendez-vous dès aujourd’hui sur la plateforme. A l’heure actuelle, les deux-tiers des rendez-vous sur Doctolib le sont par des personnes de moins de 55 ans avec une comorbidité.   Vacciner plus pendant les jours fériés Lors de ce point presse, le jeune patron a également esquissé plusieurs pistes pour accélérer la campagne vaccinale et, ainsi, coller au plus près des objectifs initiaux. Le principal frein à cette accélération demeure le manque de doses, “notamment Pfizer et Moderna”, a-t-il estimé. D’après les chiffres communiqués par l’entreprise française, 94,4% des doses Pfizer sont utilisées. Ainsi, si plus de doses étaient livrées, plus de doses seraient injectées, assure Stanislas Niox-Chateau. Le second défi sera, selon lui, de vacciner davantage lors des jours fériés et weekends à venir. “Moins de 200.000 injections sont prévues sur les jours fériés et les weekends à venir. C’est plus de deux fois moins que des journées normales”, a-t-il précisé. Ce dernier a également souligné l’importance d’“augmenter la visibilité donnée aux Français dans les centres”. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de se reposer davantage sur les professionnels de santé de ville. “Sur une journée comme [mercredi], où on a vacciné un plus de 500.000 personnes en France, il n’y a eu que 40.000 injections en ville”, a-t-il déclaré, déplorant que “la ville représente moins de 10% de la vaccination en France alors qu’elle représente plus de 50% de la vaccination chez nos voisins allemands”. Stanislas Niox-Chateau a constaté en Allemagne une “adhésion” au vaccin d’AstraZeneca “beaucoup plus forte” qu’en France. “En ville, il reste 1 million de rendez-vous disponibles avec AstraZeneca”, a-t-il assuré. Par ailleurs, les médecins allemands ont commencé à vacciner avec Pfizer et Moderna en ville. En France, une vingtaine de territoires vont expérimenter la vaccination avec Moderna dans le circuit de ville, après une première expérimentation en Moselle. Le ministère table sur une généralisation de son utilisation en juin.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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