Principal syndicat des chirurgiens français, l’UCDF a déposé trois recours devant le Conseil d'Etat - un recours en annulation, un "référé-suspension" et un "référé-liberté"- pour annuler un décret sur les compétences des infirmiers travaillant dans les blocs opératoires, source depuis six ans d'un "bordel administratif invraisemblable", selon son président Philippe Cuq.
L'affaire remonte à 2015, lorsque le Gouvernement précédent décide que certains actes relèvent désormais de la "compétence exclusive" des 9.000 infirmiers de bloc opératoire comme la pose de drains et les sutures. Les 13.000 IDE exerçant dans les blocs doivent depuis suivre une "formation complémentaire" pour continuer à réaliser ces gestes. Mais le monopole des Ibode pose problème pour trois étapes critiques en chirurgie, selon le syndicat : "l'aide à l'exposition, l'aspiration et l'hémostase". A tel point que cette partie de la réforme est reportée trois fois, jusqu'à l'irruption du Covid-19.
Fin janvier, un énième décret change à nouveau la donne pour les IDE qui doivent s'inscrire avant fin mars à une formation de 21 heures, qu'ils devront valider d'ici à fin 2025, pour obtenir "l'autorisation à titre définitif" de pratiquer ces trois actes. La goutte de trop pour les chirurgiens : "Si on l'applique à la lettre, les IDE ne pourront pas continuer alors qu'elles ont parfois dix fois plus d'expérience que certaines Ibode", s'alarme Philippe Cuq, soulignant que l'Académie de médecine et le Haut conseil des professions paramédicales ont rendu des avis défavorables sur ce texte.
Alors que les retards dus à l'épidémie s'accumulent et "qu'on opère aujourd'hui des malades qui étaient prévus l'an dernier", il suffirait selon lui "qu'il y ait une plainte, par exemple d'un syndicat", pour que l'activité des blocs chirurgicaux soit interrompue. Mais le sujet est aussi un enjeu pour les Ibode qui avaient manifesté fin 2019 pour réclamer une reconnaissance de leurs compétences spécifiques, notamment à travers des revalorisations salariales.
[avec AFP]
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