Les blocs opératoires paralysés au 1er janvier? Les chirurgiens sonnent l'alerte
En théorie, l’aide à l’exposition du patient, à l’hémostase et à l’aspiration sont des actes réservés aux quelques 7 800 infirmières de bloc opératoire diplômées d'État (Ibode). Mais en pratique, faute d'Ibode en nombre suffisant, "ce sont les infirmier(e)s diplômés d’Etat (IDE) qui, majoritairement, réalisent les aides opératoires et l’instrumentation dans un grand nombre de blocs opératoires", soulignent les responsables du syndicat Le Bloc et du Conseil national des jeunes chirurgiens dans une lettre ouverte adressée le 13 décembre à la ministre de la Santé. Pour pallier ce décalage, un décret du 28 juin 2019 instaure des mesures transitoires, en permettant aux IDE expérimentées faisant fonction d'Ibode de continuer à exercer les trois actes exclusifs après avoir satisfait à une épreuve de connaissances. Mais pour les syndicats de chirurgiens, on est loin du compte. "Si au 1er janvier nous appliquions le décret, nous ne pourrions plus prendre en charge la majorité des patients, que ce soit en urgence ou en activité réglée", alertent-ils. "Faudra-t-il braver la loi pour ne pas pénaliser les patients et continuer l’activité opératoire ? Faudra-t-il s’affranchir du cadre légal pour opérer les urgences chirurgicales ?" Dans ces conditions, c'est la responsabilité des chirurgiens qui pourrait être mise en cause. " À quelques jours de cette échéance, l’insécurité juridique déstabilise profondément les équipes opératoires", lancent les syndicats, demandant à la ministre de "permettre aux IDE de poursuivre toutes leurs activités qu’elles effectuent avec expérience et compétence".
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