Lacombe, Marty, Lehmann… L'appel de plusieurs médecins pour accélérer la campagne de vaccination

06/01/2021 Par Sandy Bonin
Santé publique
Spécialistes de santé publique, réanimateurs, infectiologues, immunologistes, généralistes, psychiatres…Une trentaine de médecins, connus pour la plupart, et un collectif interpellent le Gouvernement sur la lenteur de la campagne de vaccination.  "Il n’existe aucune raison scientifique ou médicale de retarder" son déploiement, estiment-ils.
 

"Il y a urgence ! Faisons de la vaccination anti-Covid une grande cause nationale !", écrivent-ils en préambule de leur tribune publiée sur Leparisien.fr. "Alors qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, le Royaume-Uni est en passe d’atteindre le million de vaccinés, que 265 000 personnes ont déjà été vaccinées en Allemagne et 128 000 en Italie, la France, après une campagne débutée à la même date que ses partenaires de l’UE, affiche seulement quelques centaines d’heureux élus", déplorent les signataires. "Le système s’est enrayé d’emblée : la procédure de consentement, les multiples consultations nécessaires, les délais et refus ont rapidement montré les limites d’un système inadapté à l’urgence de la situation et aux attentes du grand nombre. "

"Il n’existe aucune raison scientifique ou médicale de retarder le déploiement à grande échelle de la vaccination. Le vaccin est approuvé en France, après avoir été évalué selon les règles les plus strictes de la recherche clinique et avoir été administré à plus d’un million de personnes. Les risques du vaccin sont minimes et majoritairement liés à la réaction immunitaire (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires), alors que les bénéfices prouvés sont immenses : prévention de la maladie Covid-19, y compris des formes graves, avec des données récentes suggérant également une diminution du risque de transmission du virus. Ainsi, la balance bénéfices/risques du vaccin est extrêmement favorable à la vaccination : moins de transmission, moins de cas potentiellement sévères, ce qui en fait un vrai moyen d’endiguer la pandémie. En outre, plus de 40 % de la population a déjà déclaré désirer se faire vacciner, et nombreux sont les citoyens qui attendent un réel démarrage de la campagne pour y adhérer", plaident les médecins. Les auteurs de ce texte demandent que "la vaccination contre le Covid-19 soit décrétée Grande Cause Nationale et que "la logistique de l’opération soit confiée à une ‘Task force vaccinale’ qui dispose des...

pouvoirs les plus étendus possibles et qui rende compte de son action de façon transparente quotidiennement". Ils souhaitent également "que soit garanti un accès à la vaccination généralisée à tous les soignants volontaires et à toutes les personnes de plus de 65 ans, puis rapidement à l’ensemble de la population sur l’ensemble du territoire français, au sein de centres de vaccinations associant des professionnels ayant l’habitude de vacciner (infirmiers, pharmaciens, médecins remplaçants, installés ou retraités volontaires).

Ils réclament aussi "que de nouvelles commandes de vaccins disponibles soient effectuées de façon massive, “quoiqu’il en coûte” pour reprendre les mots du Président et sans attendre d’hypothétiques vaccins en développement, ce qui en l’état actuel des choses, serait criminel". Pour cela ils proposent que "des usines françaises et européennes puissent bénéficier en urgence d’un licensing Pfizer-BioNTech ou Moderna, afin de produire rapidement les doses nécessaires et faciliter la logistique de distribution." "La vaccination doit se concevoir aujourd’hui comme une course contre la montre, afin que la couverture vaccinale s’étende plus vite que l’inexorable nouvelle progression des cas de Covid-19. Et même si ce vaccin, qui n’est certes pas obligatoire, suscite l’inquiétude de certains de nos concitoyens, la puissance publique a le devoir de répondre rapidement aux attentes des millions de Français qui attendent avec impatience d’être vaccinés. Il faut donc agir, et agir vite", concluent-ils.   Liste des signataires : Pr Fréderic Adnet, professeur de médecine d’urgence, SAMU 93 et urgences, hôpital Avicenne, Bobigny ; Pr Thierry Baubet, professeur de psychiatrie, chef de service psychiatrie addictologie, hôpital Avicenne, Bobigny ; Eric Billy, chercheur en immuno-oncologie, Strasbourg ; Dr Jean-Baptiste Blanc, médecin généraliste, Paris ; Dr Matthieu Calafiore, médecin généraliste, maître de conférences, directeur du département de médecine générale de la faculté de Lille ; Dr Franck Clarot, médecin légiste, radiologue, vice-président de la Fédération nationale des médecins radiologues (76), Rouen ; Collectif Du Côté de la Science (@Cote_Science) ; Dre Corinne Depagne, médecin pneumologue, Lyon ; Dr Dominique Dupagne, médecin généraliste, blogueur ; Dr Jonathan Favre, médecin généraliste, cofondateur du collectif Stop-Postillons, Villeneuve-d’Ascq ; Dr Laurent Fignon, praticien hospitalier, gériatre, Cannes ; Dr Jean-Daniel Flaysakier, médecin, journaliste ; Pr Germain Forestier, professeur des universités en Informatique ; Pr Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive réanimation, GHU 93 ; Pr Guillaume Gorincour, radiologue, vice-président du Conseil départemental de l’Ordre national des médecins (13) ; Aurélie Jean, docteure en sciences et entrepreneure ; Dr Stéphane Korsia-Meffre, vétérinaire, rédacteur médical ; Pr Karine Lacombe, infectiologue, cheffe de service des maladies infectieuses et tropicales, Sorbonne Université, hôpital Saint-Antoine Paris APHP ; Dr Yvon Le Flohic, médecin généraliste ; Dr Christian Lehmann, médecin généraliste, écrivain ; Dr Jérome Marty, médecin généraliste, président de l’Union française pour une médecine libre (UFMLS) ; Philippe Moreau Chevrolet, professeur à Sciences Po Paris ; Dr François Xavier Moronval, médecin urgentiste ; Dr Jimmy Mohamed, médecin généraliste ; Dr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue, coordinateur du Réseau des Jeunes Infectiologues ; Dr Bruno Rocher, psychiatre addictologue, médecin responsable de l’espace Barbara, CHU Nantes ; Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste, cofondateur du collectif Stop-Postillons, Outreau ; Dr Hélène Rossinot, médecin spécialiste de santé publique, Nancy ; Barbara Serrano, consultante indépendante et maîtresse de conférences associée à l’Université de Versailles Saint-Quentin ; Dr Florian Zores, cardiologue libéral ; Pr Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’Université de Versailles Saint-Quentin. [Avec leparisien.fr]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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