Les soignants se vaccinent-ils contre la grippe ? Envisagent-ils de le faire pour se protéger contre le Covid-19 ? Les campagnes d'incitation doivent-elles être renforcées ? Pour répondre à ces questions, le Geres (Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux) et l’Ecole des Hautes Etudes en Santé publique (EHESP) ont lancé une enquête en juillet dernier auprès des professionnels de santé. Au 10 décembre, 4.686 personnes ont participé. Des résultats intermédiaires portant sur 4.337 réponses viennent d'être publiés. Parmi les participants, 3.556 exercent une profession qui implique le contact avec les patients. Au total, près de 40% des répondants sont infirmiers, et près de 25% sont des médecins. Concernant la vaccination contre la grippe, si près de 50% déclarent, au cours des trois dernières années, s'être fait vacciner chaque hiver, ils sont 28,7% à avoir répondu ne s'être jamais fait vacciner contre le virus au cours de cette période. Lors de la saison dernière (2019-2020), un peu plus de 64% affirment avoir reçu leurs injections (84% pour les professions médicales et 49,5% pour les paramédicaux). Par ailleurs, 41,5% ont confié avoir été confrontés à une "grippe grave". Ils sont 70% à avoir exprimé leur intention de se faire vacciner pour cette saison 2020-2021, notamment parce qu'ils pensent "qu’une bonne couverture vaccinale antigrippale permet de faire face à la 2e vague" du Covid.
Pour ceux qui ne se sont pas fait vacciner la saison dernière, les principales causes de non vaccination évoquées sont : "Je pense que cette vaccination n’est pas suffisamment efficace" et "Je crains les effets secondaires" ou encore "Je trouve cette vaccination inutile car je n’ai pas peur d’être malade". Les auteurs appellent à "renforcer l’accessibilité de la vaccination" et à "cibler ceux avec vaccination sporadique dans les dernières années". Les pratiques seront-elles similaires pour la vaccination contre le Covid-19 qui doit débuter dans les premiers Ehpad ce dimanche ? L'enquête, réalisée avant...
la mise sur le marché des vaccins, conclut que "l’acceptation théorique [de la vaccination contre le Covid] se situe légèrement en dessous de l’intention de vaccination anti-grippale pour la saison 2020-21". Par ailleurs, cette acceptation "corrèle fortement avec la vaccination antigrippale antérieure". Dans le détail, 64,7% des 3.556 soignants travaillant auprès des patients ont répondu "oui" à l'acceptation théorique "si un vaccin était disponible et proposé aux soignants", notamment pour "éviter la transmission aux patients et collègues" et "se protéger"; et 5,3% ont répondu "non" car il n'y a pas "encore assez d’informations" (doutes sur la sécurité du vaccin).
Source : Geres et EHESP Une opinion toujours mitigée sur l'obligation de vaccination L'étude montre que 52,1% des soignants au contact des patients sondés sont favorables à une vaccination antigrippale obligatoire pour la saison 2020-21. 20,3% se disent ni favorable, ni défavorable. Enfin, 50,1% ont exprimé leur souhait d'une obligation permanente. Si l'enquête montre quelques limites, notamment un échantillon non-représentatif avec une sur-représentation des personnes favorables à la vaccination, elle permet d'offrir une vision des pratiques des soignants, grâce à la représentation de toutes les professions. A quelques jours du début de la vaccination contre le Covid-19, le Geres lance une nouvelle enquête pour analyser l’attente des personnels de santé vis-à-vis de cette vaccination.
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