Au total, 56 soignants ayant été en contact avec le patient infecté ont été évincés de l'hôpital. Ils ont été placés en "quatorzaine" à leur domicile - où ils devront rester pendant 14 jours. L'hôpital a été contraint à un "délestage" de ses urgences, a annoncé samedi le Dr Hélène Goulet, chef de service aux urgences.
"Nous ne recevons plus ni les pompiers ni les Smur, mais nous continuons à prendre en charge les patients qui se présentent d'eux-mêmes aux urgences", a-t-elle précisé lors d'un point presse. Sur les 56 personnels évincés, 20 travaillent aux urgences, le reste à l'unité de soins intensif du service de néphrologie, où le patient de 82 ans a été admis. "La situation de l'hôpital Tenon est assez tendue, et évolutive", a déclaré le Pr Gilles Pialoux, chef de service maladies infectieuses, tout en précisant que...
"l'hôpital Tenon fonctionne, il n'est pas fermé, il n'est pas en quarantaine, ça n'est pas le "bazar", c'est juste une organisation obligatoire dans ce genre de cas, qui n'est pas inédite".
"On s'adapte : si trop de personnel est exposé, on le met en quatorzaine, on réduit la voilure et on voit éventuellement comment les collègues, voire les autres hôpitaux, peuvent nous aider", a détaillé le Pr Muriel Fartoukh, chef du service de réanimation. Tenon a ainsi reçu une "aide très substantielle" d'autres hôpitaux parisiens où ont été réorientés les patients "qui ne nécessitent pas une surveillance particulière". Mais si la situation évolue "en mode épidémique, on sera obligés de fonctionner différemment", a commenté le Dr Goulet. Les soignants viendront travailler avec un masque, les patients présentant des symptômes bénins ne seront pas gardés à l'hôpital. Les 3 soignants testés positifs "vont très bien" et ont été admis à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, établissement de santé de référence, selon le Pr Fartoukh. Pour le Pr Pialoux, "ça n'est pas une surprise" qu'ils aient été contaminés "car le patient n'était pas connu comme étant porteur du virus avant d'être testé". Il est toujours dans une situation "grave", et se trouve "en isolement", en réanimation médicale. Quand le patient a été admis à Tenon, le 21 février, il n'a pas été testé tout de suite car il ne revenait pas d'une zone à risque. "Ça n'était pas un diagnostic en retard, nous l'avons fait au moment où les recommandations ont changé, le 27 février", a fait valoir le Pr Pialoux: "à partir du moment où le cas était positif, il n'y a pas eu de personne contaminée".
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