Les députés donnent le feu vert à la dispensation de médicaments à l'unité
Chaque année, un Français jette 1,5 kg de médicaments : pour mettre fin au gaspillage, l'Assemblée nationale a voté vendredi en faveur de la dispensation de médicaments à l'unité, conformément à un engagement de campagne du président Macron.
L'amendement au projet de loi anti-gaspillage, déposée par une députée LREM puis repris et remanié par le Gouvernement, prévoit que "lorsque leur forme pharmaceutique le permet, la délivrance de certains médicaments en officine peut se faire à l'unité". La disposition a vocation à entrer en vigueur "au plus tard le 1er janvier 2022".
La secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, a défendu "une des mesures emblématiques de la lutte contre le gaspillage" tout en disant entendre "les préoccupations des pharmaciens", montés au créneau ces derniers jours. Elle a souligné que les décrets d'application feront l'objet d'une "concertation avec les différentes parties prenantes".
"Nous ne partons pas d'une page blanche", a-t-elle ajouté : une expérimentation autour des antibiotiques a été conduite du temps de Marisol Touraine dans 100 officines, permettant de réduire de 10% le nombre de comprimés délivrés et d'améliorer l'observance.
"Les médicaments concernés par cette possibilité seront, dans un premier temps, limités à quelques antibiotiques, pour lesquels l'intérêt d'une dispensation à l'unité est le plus évident", précise l'exposé des motifs de l'amendement du Gouvernement.
La rapporteure du projet de loi, Véronique Riotton (LREM), a admis que la mesure soulevait "des défis", dont le "temps supplémentaire pour préparation en officine" ou la nécessité de "bien informer les patients". Elle a salué le "compromis" trouvé avec l'amendement du Gouvernement qui "ouvre la possibilité et plus l'obligation".
Dans un communiqué, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) a dénoncé une "proposition démagogique". Quant au Leem, syndicat des industriels, il avait alerté sur "une fausse bonne idée", et notamment sur la question de la traçabilité.
[avec AFP]
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