Les postes de soignants et les lits ont bien été budgétés. Pourtant ce sont 900 lits qui restent fermés à l'Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) faute de recrutements. L'annonce a été faite mardi 8 octobre par le directeur général du CHU francilien, Martin Hirsch, lors de la commission médicale d'établissement (CME). Le haut fonctionnaire a expliqué que les difficultés rencontrées sont "plus diffuses depuis un an" et touchent en particulier les infirmières : 400 postes sont encore vacants. Il souligne que le problème de recrutement est en partie lié "à des questions indéniables de rémunération, accentuée en Ile-de-France". Au final, sur un total de 20 000 lits, 900 restent actuellement inoccupés.
Une annonce qui tombe mal à l'heure où certains syndicats, alliés au collectif Inter-Urgences en grève depuis sept mois, réclament embauches et réouvertures de lits. Mercredi 9 octobre, 267 services à travers toute la France étaient toujours en grève. Un problème de rémunération "Il faut redonner envie aux gens de venir travailler à l'hôpital public, les gens s'en vont parce qu'ils n'en peuvent plus", assure l'infirmier Pierre Schwob Tellier, membre d'Inter-Urgences, lors du point presse du 10 octobre. Pour Martin Hirsch, la rémunération des paramédicaux est "un problème de fond", et même "probablement la première raison" des difficultés rencontrées à l'AP-HP. Il vise des améliorations salariales à court terme de 10 à 20%, mais uniquement pour un cinquième des agents, sous forme de prime pour le personnel des urgences. Les grévistes, eux, réclament une hausse de salaire générale de 300 euros par mois. Dans une interview aux Echos parue cette semaine, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a exprimé son souhait de "travailler sur les débuts de carrière" à l'hôpital public, promettant un "chantier spécifique sur l'Ile-de-France où le problème du pouvoir d'achat est particulièrement criant". [Avec France Info et France 3]
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