Des interventions rémunérées jusqu'à 4000 euros, des opérations marketing maquillées en projets de "recherche", des conférences sponsorisées… Voilà quelques-unes des informations révélées par Le Monde dans son enquête sur la science sous l'influence des millions de Coca-Cola publiée le mercredi 8 mai. Selon le quotidien du soir, la firme américaine, propriétaire de Sprite, Fanta ou Minute Maid, aurait multiplié les investissements ces dernières années pour influencer des professionnels de santé et des chercheurs. "Depuis 2010, Coca-Cola a octroyé plus de 8 millions d'euros à des experts et à diverses organisations médicales, mais aussi sportives ou évènementielles", souligne Le Monde selon lequel "en France, comme ailleurs, [ces] financements relèvent dans leur grande majorité de la communication ou du sponsoring pur, et non d'un authentique travail scientifique". L'objectif de la multinationale : passer sous silence les risques liés à ses sodas et autres boissons sucrées en mettant en avant plutôt le manque d'activité physique dans l'obésité dans les revues médicales, les conférences et sur les réseaux sociaux. A l'origine de l'enquête du Monde, "un geste de transparence inédit pour la marque de soda la plus célèbre du monde, plus connue pour entretenir le secret autour de ses recettes comme de ses activités". En 2015, un article du New York Times portant sur ses campagnes de lobbying égratigne sa réputation... Devant le scandale, le PDG en personne promet la transparence. Sur son site, la firme publie alors les noms de plusieurs centaines d'experts et la liste des activités qu'elle a financées aux Etats-Unis depuis le début de la décennie. En France, l'insistance de l'ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à les publier en avril 2016. Ce sont ces données, depuis mises à jour, que le quotidien dit avoir "passées au crible" pour étayer son enquête qui regorge d'exemple d'experts, médecins du sport, diététiciens, ou nutritionnistes, ayant été démarchés pour rédiger des articles sur le rapport entre la consommation de boissons sucrées et le poids. "L'avis de ces leaders d'opinion, une catégorie d’experts très recherchée par les stratèges de l’influence, fait autorité au sein de leur communauté", commente Le Monde. Des conférences rémunérées 4000 euros Contre une rémunération de 2000 euros, France Bellisle, Directrice de recherche honoraire de l'Institut national de recherche agronomique, conclut dans un article publié dans un hors-série des Cahiers de nutrition et de diététique qu'il n'existe pas "nécessairement" de relation causale entre la consommation de boissons sucrées et le poids. De son côté, Xavier Bigard, ancien président de la Société française de médecine du sport, a été rémunéré 4000 euros par Powerade, une marque de boissons énergétiques détenue par Coca-Cola pour une conférence" sur les règles d'hydratation du sportif". Mais, "pour leur grande majorité, les "partenariats" de Coca-Cola consistaient à sponsoriser des conférences réunissant des professionnels de santé. Ainsi, le salon annuel Dietecom a-t-il bénéficié de plus de 140 000 euros entre 2010 et 2017", assure Le Monde. Enfin, un tiers des financements en France concerne trois "coûteux" projets de recherche (2,4 millions d'euros). Parmi eux, une étude sur les édulcorants intenses réalisée par l'Institute for European Expertise in Physiologie (IEEP), dépendant du CHU de Rennes, pour la modique somme de 720 000 euros. [Avec Le Monde]
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