Cet "outil indispensable" salué dans son principe, sort de 13 années de bugs, expérimentations stériles et dépenses non maîtrisées. Malgré sa reprie en main par la Cnam, le nouveau DMP ne satisfait pourtant ni les généralistes de la CSMF, ni ceux de MG France.
Si tout le monde semble soulagé de voir le DMP sortir des limbes, porté par une nouvelle gouvernance et une véritable volonté politique, "les éléments ne sont pas encore réunis pour qu'il réponde à nos besoins et à ceux des usagers", a déclaré jeudi le Dr Luc Duquesnel, le président des Généralistes de la CSMF, lors d'une conférence de presse. Pourquoi ? Parce que seuls les deux tiers des logiciels métiers sont compatibles et que "la moitié d'entre eux sont inutilisables, car non ergonomiques et d'utilisation chronophage et non intuitive", a-t-il développé. Autre grief : l'absence de hiérarchisation des documents qui y sont introduits, problème également critiqué par MG France. "Son usage interroge les médecins parce qu’il n’est ni organisé ni hiérarchisé. La multiplication des documents sans hiérarchisation ne permet pas d’envisager une exploitation professionnelle", regrette le syndicat monocatégoriel. "Les médecins généralistes ont besoin avant tout d’outils de communication entre professionnels (…) Ils veulent pouvoir communiquer aisément à partir de leurs logiciels de gestion de cabinet. Pour cela, ils doivent pouvoir utiliser facilement des canaux de communication : messagerie sécurisée et réseau social de professionnels de santé", explique le syndicat dans un communiqué. Ce qui nécessitera de consacrer un temps d’appropriation et de formation à ces nouveaux outils. "C’est une priorité", souligne le syndicat du Dr Battistoni. Le volet médical de synthèse (VMS), tel qu'il est actuellement proposé, c’est-à-dire à créer par le médecin traitant, ne convient pas du tout aux Généralistes de la CSMF. "Pour une utilisation optimale, ce VMS doit comporter des données structurées et non pas du texte libre", explique le Dr Duquesnel. Or, La constitution d'un VMS prend du temps, "30 minutes en moyenne, mais l'assurance maladie ne veut pas y mettre de l'argent"' proteste-t-il en estimant à 50 euros au minimum, la rémunération qui doit être liée à l'ouverture d'un VMS. MG France ne chiffre pas cette tâche, mais reconnait que la mise à jour régulière du DMP et sa synthèse, des "tâches longues et astreignantes qui engagent la responsabilité du médecin traitant", doivent être prises en compte. L'assurance maladie a décidé de rémunérer les pharmaciens d'officine 1 euro par dossier ouvert.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus