Alerte à l'"épidémie de césariennes" dans le monde

15/10/2018 Par Sandy Bonin

Un dossier publié dans The Lancet alerte sur "l'épidémie de césariennes" dans le monde. Elles ont quasiment doublé en 15 ans, passant de 12% à 21% entre 2000 et 2015, dépassant même 40% dans 15 pays. Dans 15 pays, ce sont plus de 40% des naissances qui ont lieu par césarienne (République dominicaine, Brésil, Egypte, Turquie, Venezuela, Chili, Colombie, Iran, etc.). "La forte augmentation des césariennes -pour l'essentiel dans des environnements aisés et sans raison médicale - pose problème à cause des risques associés pour la mère et l'enfant", souligne la coordinatrice de l'étude Marleen Temmermann (Aga Khan University du Kenya et Université de Gand en Belgique). On estime entre 10 et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales. Mais 60% des 169 pays passés en revue se situent au-dessus de cette fourchette tandis qu'un quart des pays sont en dessous, mettant en danger la mère et l'enfant, relève l'étude basée sur les chiffres de l'OMS et de l'Unicef. Les disparités sont écrasantes entre l'Afrique sub-saharienne (4,1% de césariennes) et l'Amérique latine et les Caraïbes où le taux atteint 44,3% en 2015.

En Asie, le recours aux césariennes a augmenté en moyenne de 6% par an, grimpant de 7,2% à 18,1% des naissances entre 2000 et 2015. En Amérique du nord (32% de césariennes en 2015) et en Europe occidentale (26,9%), la hausse est d'environ 2 points par an. L'étude du Lancet, basée sur des données collectées par l'OMS et l'Unicef, ne permet pas d'expliquer cette hausse vertigineuse de césariennes dans certains pays. Elle constate toutefois un lien avec le niveau de revenu et d'éducation des femmes: par exemple au Brésil, les césariennes concernent 54,4% des naissances pour les femmes à haut niveau d'éducation contre 19,4% pour les femmes moins éduquées. En France le taux de césarienne (20,4% en 2016) reste stable depuis 2010, "ce qui suggère une attitude générale tendant à limiter la réalisation de cette intervention", relève la dernière enquête périnatale publiée par le ministère de la Santé. Cédric Grouchka, membre du Collège de la Haute Autorité de santé française, parle de "stabilisation à la baisse" et fait une distinction entre "les césariennes réalisées dans l'urgence, soit après un accouchement qui se passe mal soit au cours du travail, qui correspondent à 60% du total en France, les césariennes programmées pour raison médicale (40%) et celles programmées pour une raison non médicale, à la demande des femmes", qu'il estime à "moins de 1%". [Avec AFP]

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2