"Les patients en demande de pénoplastie sont souvent victimes du 'syndrome du vestiaire' - quand ils comparent leur pénis à celui du voisin", explique le Dr Gilbert Vitale, président de la SOFCEP (Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens), dont le congrès s'est tenu à Lyon, début juin, en présence de 500 experts du bistouri venus du monde entier. La plupart ont pourtant un pénis d'une longueur normale (9 centimètres au repos et 13 à 14 cm en érection; 9 à 10 cm de circonférence). Rares sont ceux avec un micropénis.
En 2016, près de 8.500 interventions de chirurgie intime masculine ont été pratiquées dans le monde, dont 513 en France. Après une forte croissance, la demande est aujourd'hui à peu près stable. Et c'est une question d'époque "Aristote et les Grecs anciens appréciaient les petits pénis. En avoir un gros était considéré comme un signe de vulgarité", s'amuse le Dr Vitale. Il existe deux types d'intervention, l'élargissement pénien et l'allongement pénien, cette dernière pratiquée par seulement 6% des chirurgiens. Pour l'élargir, on injecte de l'acide hyaluronique dans le fourreau pénien. Le résultat dure un an, avec un risque de migration du produit dans le prépuce. Une alternative: la lipostructure de la verge, consistant à réinjecter la graisse du patient dans le fourreau pénien. L'intervention est définitive après résorption des oedèmes. "Le gain moyen en circonférence est de 3 cm", précise le chirurgien.
Pour l'allonger, il faut sectionner le ligament suspenseur (reliant les corps caverneux à l'os pubien) pour désenfouir la verge et la libérer du pubis. Le gain au repos est habituellement de 2,5 cm à 3 cm. "Allongement et élargissement peuvent aller de pair". Parmi les autres interventions désirées par ces messieurs: la circoncision esthétique, la section du frein, le grossissement du gland (par injection d'acide hyaluronique), la lipoaspiration abdominale couplée ou non à celle du pubis ou encore le lifting des bourses, ou lifting scrotal.
Plus de 1.400 interventions de chirurgie esthétique sont effectuées chaque jour en France, soit près de 518.000 actes par an, réalisés par 950 chirurgiens plastiques. L'Hexagone se situe au 10e rang (actes chirurgicaux et non chirurgicaux), bien loin des Etats-Unis, du Brésil et de la Chine, selon le classement de l'ISAPS (International Society of Aesthetic Plastic Surgery) présente dans 102 pays. Le congrès de la SOFCEP qui s'est tenu à Lyon a été l'occasion pour les praticiens français de défendre devant leurs confrères venus de l'étranger la "french touch" : la recherche du résultat le plus naturel possible. "Quand un lifting se voit, c'est qu'il est raté", résume le Dr Michel Rouif, secrétaire général de la SOFCEP. "Respecter les contours, les lignes et les expressions du visage, étudier sa volumétrie, opter pour un geste plus léger, vraiment sur mesure, associé ou non aux techniques médicales, pour un résultat le plus naturel possible: c'est ça le savoir-faire français, internationalement reconnu."
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