Comment l'Assurance maladie va faire 2 milliards d'euros d'économies en 2019

28/06/2018 Par Catherine le Borgne
Assurance maladie / Mutuelles

Moins d'hospitalisations, de prescriptions et chasse à la fraude : avec ces mesures somme toutes classiques, l'Assurance maladie a dévoilé jeudi ses recettes habituelles pour économiser un peu plus de 2 milliards d'euros en 2019. Et comme le demande le gouvernement, elle a proposé de lier certaines dépenses à la qualité des soins.

L'économie visée en 2018 était de 1,94 milliards d'euros, elle sera de 2,01 milliard en 2019, selon le rapport annuel sur "l'évolution des charges et produits" présenté à son Conseil. Ce document liste les mêmes "actions" et "leviers" de réduction des dépenses que les années précédentes.   "Pertinence" des soins   La Cnam entend surtout mettre la pression sur la "pertinence" des soins, avec un objectif d'économies relevé de 510 à 655 millions d'euros, notamment sur le transport sanitaire (ambulances et taxis) et certains actes techniques (biologie et imagerie). En revanche, pour les médicaments et dispositifs médicaux (la fixation des prix n'est pas du ressort de la CNAM, mais relève de négociations entre l'Etat et les industriels), la cible est légèrement abaissée, de 750 à 725 millions d'euros, malgré un nouveau "plan d'actions" visant les antidiabétiques et un recours accru aux génériques. Du côté des hôpitaux, l'objectif est aussi réduit, de 470 à 410 millions, en dépit d'une "accélération" de la chirurgie ambulatoire et des retours "précoces" à domicile, après un accouchement ou une opération.   Lutte contre "la fraude et les abus"   Enfin, 220 millions d'euros sont attendus de la lutte contre "la fraude et les abus", un montant modéré au regard des 270 millions récupérés en 2017. Ces mesures doivent permettre à l'Assurance maladie de limiter la progression de ses dépenses à 2,3% en 2019, conformément aux prévisions de l'Ondam. La Cnam suggère par ailleurs de lier certains paiements au respect de critères de qualité, comme la prescription des antidépresseurs ou un nombre minimum par établissement d'opérations chirurgicales de cancers du sein et de l'ovaire. Des pistes opportunes alors que l'exécutif a fait de la pertinence et de la qualité des actes des priorités de sa future "transformation" du système de santé.   [Avec l'AFP]

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