Un syndicat de médecins intérimaires appelle au boycott des hôpitaux qui plafonnent leurs salaires
Créé fin mars en réaction au décret qui réduira de 30% leur rémunération maximale d'ici à 2020, le Syndicat national des médecins remplaçants en hôpitaux (SNMRH) compte déjà plus de 1300 adhérents et sympathisants. Ces derniers sont appelés à "éviter" de collaborer avec les hôpitaux qui appliquent le décret.
"Les médecins remplaçants ne peuvent accepter d’être désignés comme les boucs émissaires des difficultés et du déficit des hôpitaux publics", lançait, dans un communiqué daté du 28 mars, le bureau de ce nouveau syndicat de médecins "remplaçants" des hôpitaux. Un qualificatif préféré à celui d'"intérimaires", sans parler de "mercenaires" et de "mafieux". Le SNMRH dénonce en effet les "caricatures volontaires sur les rémunérations tout comme les termes injurieux prononcés à leur égard". "La rémunération des médecins remplaçants (qui n’a pas été revalorisée depuis 15 ans) intègre les primes de précarité, les congés payés, l’indemnité de fin de mission à l’identique de n’importe quelle profession intérimaire. Elle correspond à un taux horaire de 50 euros, ce qui n’est en rien exceptionnel pour des professions qui ont un diplôme universitaire de dix ans et plus", rappelle le syndicat dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé, datée du 10 avril.
Une lettre dans laquelle le SNMRH annonce une action concertée visant à dénoncer le décret du 24 novembre 2017 "baissant la rémunération des médecins remplaçants de 30% jusqu'en 2020", "sans proposition de démarche sur la recherche alternative de postes stables". "C’est en effet la dégradation continue des conditions d’exercice de la médecine dans les établissements et la perte de considération du statut de praticien hospitalier qui a contraint de nombreux médecins à adopter un statut par nature précaire", pointe le syndicat. Le décret plafonne la rémunération des médecins intérimaires à 1400 euros brut les 24 heures depuis le 1er janvier dernier, à 1287 euros au 1er janvier 2019 et à 1170 euros au 1er janvier 2020. Les médecins remplaçants sont invités à boycotter les 45 hôpitaux -d'après une liste tenue à jour par le syndicat- qui appliquent déjà le décret et plafonnent la rémunération à 65 euros de l'heure. Alerté par la DGOS sur la perspective d'une "grève totale des remplacements en juillet, août et les jours fériés", l'Ordre des médecins a écrit le 23 avril au syndicat pour faire part de sa "préoccupation" sur la prise en charge des patients.
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