1 200 euros la consult' en urgences : l'éminent médecin était un imposteur
L'homme prétendait avoir exercé à Oxford, Taïwan ou la Sorbonne, venant en aide aux cas désespérés. Ce faux médecin vient d'être condamné par le tribunal correctionnel de Troyes à un an de prison ferme.
Sur Facebook, il dit exercer au "service ambulatoire VIP" de l'hôpital d'instruction des armées (HIA) du Val-de-Grâce (fermé en juin 2016) et pose en tenue militaire et blouse blanche devant l'HIA Bégin.
Prétendant avoir exercer à Oxford, Taïwan, La Sorbonne, Londres ou encore Montréal, le "praticien" cumule les casquettes : "médecin des forces", urgentiste, médecin du sport et spécialiste de médecine chinoise. Soi-disant détenteur d'un diplôme international, il comptait ouvrir un cabinet à Davrey, dans l'Aube.
Attaque au sabre japonais
Son créneau ? Les patients abandonnés par ses confrères. "Pour l’instant, je soutiens bénévolement ceux qui en ont besoin en cas d’urgence. Je dispose aussi d’une unité mobile que j’ai utilisée pour venir en aide aux migrants de Calais qui n’avaient pas la possibilité de se soigner", explique-t-il devant les juges du tribunal correctionnel de Troyes. Durant des mois, le médecin imaginaire a également diagnostiqué, massé et sclérosé des varices. "J’ai conduit mon voisin à l’un de mes confrères parisiens, mais il n’a rien pu faire pour lui. Alors, j’ai accepté de l’aider, de le soigner et, aujourd’hui, j’ai sauvé sa jambe", se vante-t-il devant le tribunal. Des soins qu'il facturait 850 euros de l'heure, voire 1200 euros en cas d'urgence.
Tendance à la paranoïa
En 2015, le fils d'une patiente porte plainte devant le conseil de l'Ordre des médecins. Le masque tombe. Poursuivi pour exercice illégal de la médecine, les gendarmes interpellent l'imposteur à son domicile en décembre 2017 : il les attaque au sabre japonais. Les militaires le neutralisent au pistolet à impulsion électrique. Déjà condamné pour violences, notamment envers ses enfants, le faux médecin écope de quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour cette nouvelle agression. Mandaté par le tribunal, un expert psychiatre relève une "tendance à la paranoïa". "Si c’est un crime de sauver des gens, de soigner des migrants bénévolement, alors oui, je plaide coupable", se défend-t-il devant le tribunal. "Il confond assister à des cours et disposer du diplôme", charge le représentant du ministère public, qui a requis 18 mois de prison. Pour l'Ordre des médecins, l'imposteur, déterminé à exercer à sa sortie de prison, est un danger pour les patients. Les juges l'ont finalement condamné à un an de prison ferme et 5.000 euros d'amende. L'homme a fait appel de la décision. [avec lest-eclair.fr]
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