Pour répondre à cette question et savoir si le risque d’anomalies à la naissance chez les enfants de pères ayant un diabète dépendait du traitement pharmacologique avant la conception, une étude de cohorte basée sur un registre prospectif national au Danemark entre 1997 et 2016 a été mise en place. L’étude a porté sur tous les enfants nés vivants de mères sans antécédent de diabète ou d’hypertension artérielle essentielle. Les enfants étaient considérés comme ayant été exposés si leurs pères avaient eu au moins un médicament antidiabétique avant la conception. Le sexe et la fréquence des défauts congénitaux étaient comparés en fonction des médicaments et du temps d’exposition à ces médicaments. La fréquence des défauts congénitaux était aussi comparée à celle trouvée chez les frères et sœurs non exposés. Sur 1 116 779 enfants, 3.3 % avaient au moins une anomalie congénitale majeure (population de référence). Les enfants nés de pères exposés à l’insuline avant la conception (n = 5 298) avaient une fréquence d’anomalies congénitales identique à celle de la population de référence (odds ratio ajusté = 0.98 ; IC 95 % = 0.85 à 1.14). En revanche, les enfants nés de pères exposés à la metformine (n = 1 451) avaient une augmentation de la fréquence des anomalies congénitales majeures (ORa = 1.40 ; 1.08 à 1.82). Chez les enfants de pères exposés aux sulfonylurées (n = 647), la différence n’était pas significative (ORa = 1.34 ; 0.94 à 1.92). Les enfants dont le père avait eu une prescription de metformine un an avant (n = 1 751) ou un an après (n = 2 484) la période de développement des spermatozoïdes avaient une fréquence d’anomalies congénitales comparable à celle de la population de référence (ORa = 0.88 ; 0.59 à 1.31 et 0.92 ; 0.68 à 1.26), comme l’était celle des frères et sœurs d’enfants non exposés (3.2 %), (odds ratio des exposés vs non exposés = 1.54 ; 0.94 à 2.53). Chez les enfants dont les pères étaient exposés à la metformine, les anomalies congénitales portant sur les organes génitaux, tous chez les garçons, étaient les plus fréquentes (ORa = 3.39 ; 1.82 à 6.30) alors même que la proportion des garçons de sexe masculin était inférieure (49.4 % vs 51.4 % ; p = 0.0073). Une exposition paternelle à la metformine, avant la conception, semble donc associée à des anomalies congénitales majeures, particulièrement des organes génitaux chez les garçons. D’autres études confirmant ces résultats sont indispensables pour clarifier la relation de cause à effet entre l’exposition à la metformine chez le père et l’éventuel risque de malformation congénitale, en particulier des organes génitaux, chez leur fils.
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