Une consommation élevée d'aliments ultra-transformés est associée de manière positive au risque de MICI

26/07/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) sont plus fréquentes dans les pays industrialisés. Des facteurs environnementaux tels que l'alimentation pourraient donc influencer le risque de MICI. De nombreux facteurs de risque alimentaires ont été étudiés mais les données concernant un éventuel lien entre la consommation d'aliments ultra-transformés, contenant des additifs et des conservateurs, et les MICI sont limitées. Pour évaluer la relation entre la consommation d'aliments ultra-transformés et le risque de maladie inflammatoire de l'intestin, les données d’une étude de cohorte prospective menée dans 21 pays à revenu faible, intermédiaire et élevé dans sept régions géographiques (Europe et Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Moyen-Orient, Asie du Sud, Asie du Sud-Est et Chine) et portant sur 116 087 adultes âgés de 35 à 70 ans avec au moins un cycle de suivi et de référence complète ont été analysées. L'apport alimentaire de référence était évalué d’après un questionnaire alimentaire (validé dans chaque pays étudié). Les participants ont été inclus dans l'étude entre 2003 et 2016 et ont été suivis prospectivement au moins tous les trois ans. Au cours du suivi médian de 9,7 ans (intervalle interquartile de 8,9 à 11,2 ans), 467 participants ont développé une nouvelle MICI dont 90 maladies de Crohn et 377 rectocolite ulcéro-hémorragique. Après ajustement pour les facteurs de confusion potentiels, une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés était associée à un risque plus élevé d'incidence de MICI (rapport de risque = 1,82 ; IC 95 % :1,22 à 2,72 pour au moins 5 portions/jour et rapport de risque = 1,67 ; 1,18 à 2,37 pour 1à 4 portions /jour par rapport à moins de 1 portion/jour, P=0,006 pour la tendance). Différents sous-groupes d'aliments ultra-transformés, y compris les boissons gazeuses, les aliments sucrés raffinés, les collations salées et la viande transformée, étaient chacun associés à des rapports de risque plus élevés pour les MICI. Les résultats étaient cohérents pour la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique avec une faible hétérogénéité. En revanche, la prises de viande blanche, de viande rouge, de produits laitiers, d'amidon, de fruits, de légumes et de légumineuses n'était pas associée à une augmentation de la survenue de MICI. En conclusion, une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés est associée de manière positive au risque de MICI. D'autres études sont maintenant nécessaires pour identifier au sein des aliments ultra-transformés quels sont les facteurs contributifs.

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