Le 30 mars dernier, l’Association française pour la prévention des allergies (Afpral) a été alertée, suite à la parution d’un article sur le site du magazine « Process alimentaire », sur la possibilité d’un assouplissement des mesures d’étiquetage alimentaire par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Selon ce texte, les industriels pourraient prochainement avoir le droit de changer les recettes de leurs produits sans modifier en conséquence l’étiquetage afin de pouvoir répondre à des difficultés éventuelles d’approvisionnement dans le contexte de l’épidémie Covid-19. « Si cette modification avait lieu, les patients allergiques pourraient entrer en contact avec un aliment potentiellement dangereux sans le savoir », redoute Pascale Couratier, directrice de l’Afpral, même si le texte précise que la modification de recette doit être fondée et ne doit pas induire de risque pour le consommateur. Le 3 avril, l’Afpral a écrit à la DGCCRF pour exiger des précisions et l’informer de ce potentiel danger. Mais, le 28 avril, aucune réponse quant à une évolution possible de la réglementation n’avait été obtenue, précise Pascale Couratier. Affaire à suivre. Pour le moment, l’assouplissement des mesures d’étiquetage ne semble de toute façon pas avoir été mis en œuvre.
Rappelons qu’à ce jour, les industriels doivent indiquer la composition des ingrédients dans l’ordre décroissant de quantité et 14 allergènes « majeurs », sont à étiquetage obligatoire (céréales avec gluten, crustacés, œufs, poissons, soja, lait, fruits à coques, céleri, moutarde, sésame, lupin, mollusques, anhydride sulfureux et sulfites). L’Afpral souhaiterait que les consommateurs puissent également avoir connaissance, comme l’a recommandé l’Anses (avis du 3 décembre 2018) de la présence des 15 allergènes « émergents » comme le sarrasin, le pois, les lentilles le kiwi, le lait de chèvre et de brebis, le pignon de pin.... L’enjeu est important car « 2 % des adultes et 5 % des enfants présentent en France une allergie alimentaire », rappelle Pascale Couratier. Fin 2018, l’Anses soulignait que certains allergènes émergents comme le sarrasin et le lait de chèvre et de brebis « occasionnent des anaphylaxies en nombre de cas signalés comparable voire supérieur à certains produits soumis à obligation d’information ».
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus