Ce constat a conduit à changer les recommandations, en particulier chez les patients ayant des complications cardiovasculaires connues, afin d’éviter un contrôle intensif du diabète. Toutefois, des cibles d’hémoglobine glyquée plus élevées peuvent augmenter le risque de complications microvasculaires sans qu’il ait été démontré que cela réduisait le risque d’hypoglycémie sévère et on peut se demander si la survenue d’un événement cardiovasculaire non fatal ne pourrait pas être un risque accru pour une hypoglycémie sévère. Afin d’avancer dans l’explication des relations entre les événements cardiovasculaires et les hypoglycémies sévères, les investigateurs de l’étude EXSCEL (Exenatide Study of Cardiovascular Event Lowering) ont analysé en post-hoc les 14 752 participants de l’étude afin d’analyser les associations en fonction du temps entre les hypoglycémies sévères et les événements cardiovasculaires majeurs (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal ou AVC, infarctus du myocarde fatal ou non fatal, les AVC fatals ou non fatals et les hospitalisations pour syndrome coronarien aigu, les hospitalisations pour insuffisance cardiaque et la mortalité globale). Les hypoglycémies sévères étaient peu fréquentes et n’étaient pas associées au traitement par exénatide hebdomadaire (hazard ratio = 1.13 ; IC 95 % = 0.94 – 1.36, p = 0.179). Dans des modèles ajustés, les hypoglycémies sévères étaient associées à une augmentation du risque d’événement cardiovasculaire majeur (HR = 1.83 ; 1.38 – 2.42, p < 0.001), au risque de décès cardiovasculaire (HR = 1.6 ; 1.11 – 2.3, p = 0.012) et au risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (HR = 2.09 ; 1.37 – 3.17, p = 0.0001) alors qu’à l’inverse les infarctus du myocarde non fatals étaient associés à un risque ultérieur d’hypoglycémie sévère (HR = 2.02 ; 1.35 – 3.01, p = 0.001). Il en est de même pour les AVC non fatals (HR = 2.30 ; 1.25 – 4.23, p = 0.007), pour les hospitalisations pour syndrome coronarien aigu (HR = 2 ; 1.39 – 2.9, p < 0.001) et pour les hospitalisations pour insuffisance cardiaque (HR = 3.24 ; 1.98 – 5.3, p < 0.001). Les risques élevés bidirectionnels dépendant du temps reliant les hypoglycémies sévères et les événements cardiovasculaires étaient assez constants au cours du temps avec des sujets à risque double ayant des scores de comorbidité supérieurs en comparaison de ceux qui n’en avaient pas. En conclusion ces données indiquent un risque supérieur d’hypoglycémie sévère après événement cardiovasculaire, de même qu’un risque supérieur d’événement cardiovasculaire après hypoglycémie sévère, ce qui valide la relation bidirectionnelle entre les événements cardiovasculaires et les hypoglycémies sévères chez les patients qui ont des scores de comorbidité élevés.
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