Cancer du col utérin : généralisation du dépistage pour enrayer la chute du taux de survie
Le programme national de dépistage organisé vise donc à inverser cette évolution, avec l’objectif, ambitieux, de réduire de 30% l’incidence et la mortalité par ce cancer à 10 ans. Cette démarche a d’ailleurs été justifiée par une étude médico-économique, menée entre 2014 et 2016 par l’INCa, qui a montré ce déploiement du dépistage organisé entrainerait une diminution de l’incidence et de la mortalité par cancer du col qui pourrait atteindre les 30 % à l’horizon 2028 dans l’hypothèse d’un taux de participation de 80 %.
Les autorités de santé visent une augmentation de 20 points du taux de participation. En métropole, en effet, la participation s’échelonne entre 56,1 et 64,45%. Et si toutes les femmes de 25 à 65 ans seront concernées, le dépistage s’adressera particulièrement aux femmes de plus de 50 ans, dont une sur deux ne se fait pas dépister, ainsi que celles en situation sociale défavorable, celles atteintes d’une affection longue durée, d’une forme grave ou invalidante d’obésité, ou encore en situation de handicap. Le rôle déterminant du professionnel de santé L’Institut national du cancer (INCa) souligne que "les médecins et professionnels de santé assurant le suivi gynécologique de la femme (gynécologue, médecin généraliste, sage-femme) sont les interlocuteurs privilégiés des femmes et constituent le principal mode d’entrée dans le dépistage". Ainsi, le professionnel de santé est invité à engager "plus systématiquement la question du dépistage du cancer du col de l’utérus avec ses patientes". Un référentiel national, "Rubriques de la feuille d’examen pour le dépistage du cancer du col de l’utérus", précise les éléments qui doivent figurer sur la feuille de demande d’examen dans le cadre du prélèvement cytologique. Une campagne d’information sera menée jusque fin mars auprès des professionnels. Par ailleurs, l’Institut propose sur son site un espace d’information dédié à ce dépistage avec plusieurs documents dont un ouvrage téléchargeable, "Dépistage du cancer du col de l’utérus. De 25 à 65 ans, un test tous les 3 ans", qui permet notamment de répondre aux questions des femmes, une fiche d’aide à la pratique, et l’ensemble des référentiels. L’interlocuteur privilégié des professionnels de santé est le centre régional de coordination des dépistages des cancers, chargé de l’organisation des programmes de dépistage en appui des Agences régionales de santé. En pratique Dans le cadre de la généralisation de ce programme, il existe deux modes de participation. Tout d’abord, pour les 60 % des femmes qui se font déjà spontanément dépister, rien ne change. Elles pourront rejoindre le programme sur proposition du professionnel de santé qui réalise l’examen. Elles devront juste préciser si elles s'opposent à la transmission de leurs résultats aux différents acteurs, en vue de son évaluation. Par ailleurs, les femmes n’ayant pas réalisé de test de dépistage au cours des 3 dernières années recevront par courrier une information et une invitation à consulter leur professionnel de santé pour réaliser l’examen. En cas de non réalisation, une relance leur sera adressée 12 mois plus tard. Comme pour les femmes réalisant spontanément le dépistage, elles pourront préciser si elles s'opposent à la transmission de leurs données aux différents acteurs en vue de l’évaluation du programme. Le prélèvement cervico-utérin pourra être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme, voire un médecin biologiste ou anatomo-pathologiste exerçant en laboratoire de biologie médicale. Le frottis est pris en charge à 100%, sans avance des frais. Par la suite, "le recueil des données permet un meilleur suivi des femmes dont le résultat cytologique est anormal", précise l’INCa. Le centre de coordination régional du dépistage des cancers réalise, en effet, un suivi régulier et exhaustif de ces femmes et s’assure notamment, auprès du professionnel de santé qui a réalisé le prélèvement, des modalités d’examen mis en œuvre. Le dépistage fera l’objet d’une évaluation annuelle basée sur l’analyse des données autorisées par les patientes. Cela doit permettre une optimisation des pratiques, du suivi et de la qualité du programme. 17 millions de femmes sont concernées, et appelées à renouveler ce dépistage tous les 3 ans, après 2 prélèvements normaux réalisés à 1 an d’intervalle. Il vient en complément de la vaccination antipapillomavirus.
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